Léandre d'Harcourt (Fini)

Léandre n’a rien à voir avec les héros des chansons épiques d’antan. Il n’est ni prince, ni issue d’une famille noble de Bretagne ou d’un autre royaume. Aucune fée n’est venue se pencher au-dessus de son berceau, pour lui murmurer une formidable prophétie dans laquelle il vaincrait monstres et sorcières pour épouser une belle princesse et devenir le roi d’un royaume perdu. Non, Léandre n’est rien d’autre qu’un humble serviteur. Né dans une famille paysanne, il connut très jeune les rudesses de la vie et le dur labeur. Ses parents n’étaient peut-être pas spécialement affectueux, mais ils apprirent à leurs enfants que l’on n’obtenait jamais rien sans rien, qu’il fallait travailler dure pour gagner sa vie et la préserver. Mais, on enseigna également un code d’honneur. Qu’il fallait toujours se montrer honnête et droit, pour que le ciel bénisse les bonnes actions et assure la justice.

Pendant presque toute sa jeunesse, Léandre et sa sœur vécurent dans leur village. Tout prêtait à croire que leur destin fut tout tracé, que le garçon allait reprendre les champs de son père, et que sa jeune sœur s’unirait à un paysan et faire répéter à sa descendance le même parcours qu’eux. Toutefois, la vie réservait quelques bonnes surprises, étant imprévisible, elle offrait un avenir inattendu pour Léandre. Ce dernier devenait très rapidement un bien solide gaillard. Sa résistance et sa force furent rapidement impressionnantes et bien connues pour le village et ses environs. Cela attira même l’attention d’un ancien soldat du roi Uther. Ce dernier, à la retraite et finissant ses jours dans une cabane perdu en forêt, le vit un jour mettre en fuite des bandits de grands chemins. Ces maraudeurs voulaient s’en prendre au vieux soldat, et Léandre de passage, vint au secours de ce dernier.

Ce soldat, qui se faisait appeler chevalier Will, prit sous son aile Léandre, et lui proposa de l’entraîner au combat aux armes, si en échange, il lui servait de protecteur. L’accord scellé, Léandre s’entraîna sans relâche auprès de ce nouveau maître. Pendant des années, il gagna en dextérité, maîtrise et force. Et Will, le berça de doux rêves sur les joies d’être chevaliers, narrant un code d’honneur ressemblant au sien. Mais toute bonne chose avait une fin. Quand Léandre revint un jour auprès de son instructeur, ce dernier allait au plus mal. Sentant la mort venir, il recommanda à son protégé, de se rendre à Camelot, là où il aura une meilleure vie et ainsi, échapper aux besoins de la vie paysanne. La famine faisait rage en ce temps-là. Will, offrit même une épée comme dernier cadeau. Léandre accepta, et du dire adieu le même jour, à son mentor et à sa famille. Même si ses parents n’acceptèrent son choix, le jeune homme partie tout de même.

Camelot n’avait rien à voir avec son village. Il passait de maisons faites de bois et de chaumes, à des murs cyclopéens faits de pierre, à la vie grouillante et protégés par des soldats à l’armure brillante. Ne sachant trop où aller, Léandre se rendit dans un premier temps dans une taverne. Il pensait pouvoir y loger quelque temps, afin de pouvoir trouver du travail en ville. Cependant, le destin n’avait pas encore fini de changer pour lui.

Il croisa la route d’un des chevaliers du roi Uther. Et cette rencontre, ne se fut en rien amicale. Le chevalier était déjà dans un premier temps, ivre. Se glorifiant d’un exploit mener à bien pour son roi, il s’amusait à malmener toutes personnes passant à sa portée. Humiliant par des moqueries et des bousculades, ceux de niveaux sociaux inférieurs, il ne tarda par à attirer le courroux de notre héros. Très toucher par la condition paysanne, Léandre intervint et défia le chevalier. Ce dernier, toujours imbus de sa personne, accepta le défi, pensant avoir le dessus facilement et le mettre en pièce. Mais bien entendu, ce fut l’inverse qui se produisit. Léandre mit rapidement à terre son adversaire et le désarma.

Fou de rage, le vaincu fit jeter en prison Léandre et promit que sa tête sera coupée le lendemain. Mais l’affaire alla jusqu’aux oreilles du roi, Uther Pendragon. Et loin d’en vouloir au paysan, il le fit libérer. En effet, il trouva admirable le courage et la force employé par ce dernier pour mettre à mal un de ces hommes. Le plus, ce chevalier n’était pas fort bien aimé par son seigneur. En guise de récompense, Uther offrit le poste à Léandre de garde royale. Pour le jeune paysan, c’était la preuve que les leçons de moralité de ses parents étaient vraies. Acceptant volontiers, Léandre promit fidélité au roi.

En effet, on ne connaissait pas plus fidèle serviteur que Léandre d’Harcourt. Même si le garde n’était pas toujours d’accord avec son maître, son attachement envers son souverain ne s’en retrouvait jamais à mal. Il suivait les ordres sans broncher, sans se rebeller, devenant le parfait instrument d’Uther, que cela lui plaise ou non. Certains disaient même qu’il fut le meilleur ami du roi. Pourtant, à la mort de celui-ci, aucune larme, aucune lamentation ne sortit de Léandre. Aussi froid qu’une statue, il n’exprima aucune émotion. Mais, quand l’héritier Arthur arriva sur le trône, on disait qu’il souriait, son visage fut plus épanoui et qu’il trouva bien plus d’entrain à servir le jeune prince que le roi.

Devenu depuis peu l’entraineur des chevaliers, Léandre prit ses nouvelles fonctions très au sérieux. Pire ! Il se consacra corps et âme à sa nouvelle fonction, entrainant nuit et jours les chevaliers et nouvelles recrues, qu’il oubliait le reste du monde. Ceci lui permit de devenir, un des meilleurs hommes du roi, tout aussi fidèle qu’avec Uther voir plus, prêt à donner tout ce qu’il avait pour son souverain et sa cause. Mais, on ne lui connaissait pas de réelles vies sociale ou familiale. C’était un homme qu’on décrivait comme solitaire, renfermer, parlant peu, mais bien. Jusqu’à ce jour…

Alors qu’il terminait un entraînement, Léandre reçu la visite d’un jeune homme, Jehan. Ce dernier disait le chercher. Le chef des entraînements le trouva bien trop jeune encore, pour devenir chevalier, mais le mot que lui confia le jeune garçon changea tout. Sa sœur, sa très chère sœur venait de mourir de maladie. Léandre s’en voudra toute sa vie, pour avoir négligé sa famille, oublier et ne pas avoir était là pour l’aider. Mais le message expliquait aussi que Jehan, était son neveu. Et ne voulant pas le laisser seul et à la merci de ce monde, il le confia à son frère. Quoi que chambouler, Léandre promit de réaliser le dernier souhait de sa sœur bien-aimée.

Promesse qui n’apportait aucun regret. Léandre éleva son neveu. En plus de veillait à ce qu’il ne manquait de rien, il lui enseigna le code moral et de la chevalerie, l’entrainant à son tour à devenir un nouveau guerrier pour la cour. Très vite, les sentiments de l’homme, changèrent pour Jehan, devenant plus paternaliste, le considérant comme son propre fils. Bien sûr, il y avait des hauts et des bas, parfois on s’embrasser, des fois c’étaient des disputes, mais Léandre ne regrettera jamais d’avoir son neveu près de lui. Il lui apportait tant de bonheur et voir la vie de façon plus ensoleillé. Il ferait donc tout pour protégé ce qui lui restait comme famille.