Richard Arwen

     
Je suis né d’un viol si l’on puits dire ainsi car malgré l’union maritale de mes parents, ma mère ne désirait pas ce qui lui arrivait. Mon père "vicomte de Cornouailles" était un noble seigneur possédant plusieurs domaines en Cornouailles mais maltraitant ses vassaux. Il était veuf, âgé de 45 ans, une imposante stature et était un vrai tyran. Un jour, alors qu’il se traversait la forêt, il vit une belle jeune fille, ma mère. Ses parents, comte et comtesse d’Arwen avaient un petit château et menaient une vie paisible. Elle s’appelait Ophéa et avait à peine 16 ans. Mon père la désirait plus que tout et demanda sa main à mes grands parents qui la lui refusèrent.
 
Il décida alors  de la conquérir malgré tout et comme ils refusaient toujours, il ruina petit à petit leur commerce et leur fortune se dissipa. C’est à contre cœur qu’ils lui donnèrent la main de leur fille. A peine âgée de 17 ans, elle se retrouva mariée à un porc qui la violait toutes les nuits et c’est ainsi que je fus conçu. Ophéa trouva alors le moyen de se réfugier dans son rôle de mère et dès lors qu’il voulait la prendre elle disait qu’elle devait me donner le sein. Eh oui je fus élevé au lait maternel jusqu’à l’âge d’un an. Mon duc de père ne supportant plus d’attendre son tour m’arracha à elle disant qu’il y avait des nourrices lorsqu’il avait besoin d’assouvir son rôle d’homme et qu’il n’allait pas attendre infiniment.
 
Les cris et les pleurs de ma mère ont ainsi partagé mon enfance malgré tout l’amour qu’elle sut me donner. Quant à mon père, je le méprisais. Pourtant il m’apprit à me battre et à peine j’eus mes douze ans, j’apprenais le maniement de l’épée. A 16 ans j’étais devenu redoutable et je le dominais. La tentation de le tuer était très forte mais dès lors il me présenta un homme charmant qui m’apprit le tir à l’arc. Même si je n’étais pas le plus habile avec cette arme, je peux dire que je ne ratais pas ma cible. Cependant je trouvais en lui un confident et je lui dis les horreurs que vivait ma mère.
 
Un après-midi alors que mon père violait une fois de plus ma mère, mon ami voulut intervenir et me père le tua sans remords. Ce que je ressentais à ce moment-là fut indescriptible et la colère m’envahit. Je n’adressais plus la parole à mon père et je restais dans ce château uniquement pour ma mère. Mais j’étais jeune, rempli de haine et je décidais de rejoindre les mercenaires qui détroussaient les chariots destinés à mon père. Je leur donnais les jours de livraison et très peu arrivèrent. Je jubilais de le voir en colère. Mais un pauvre malheureux, qui avait mené son chariot à bien, eut la tête tranchée par mon père simplement parce qu’il s’était fait voler une partie de la marchandise.
 
Ce jour-là, je lui tins tête et je dis à ma mère de se faire un sac avec des affaires et que je l’emmenais loin d’ici. Elle était terrorisée mais je brandissais mon épée devant mon père en lui disant que s’il la touchait, je le tuerais. J’avais à peine 23 ans et ma mère à 40 ans était encore très belle. Nous prenions alors le chariot que je lançais à toute vitesse et nous ne nous retournions pas. Arrivée chez l’un des mercenaires, je lui demandais asile et il nous abrita.
 
Dix ans passèrent, ma mère avait trouvé un nouveau compagnon parmi les mercenaires qui était doux et attentif. Quand à moi, je couchais de temps en temps avec une femme mais l’amour n’avait pas frappé à ma porte. Non pas que je n’étais pas tenté, j’aimais caresser une femme, mais j’avais peur de devenir comme lui. Pourtant ma mère m’affirmait que je ne deviendrais jamais comme cet homme et que j’avais un cœur pur. Mais je continuais de voir des filles de joies car je désirais connaître un jour le véritable amour et libérer enfin mon cœur et mon âme.
 
Il y a deux ans, un messager vint nous voir et nous annonça que mon père était décédé me laissant comme seul héritier. Je ne voulais pas de cet héritage mais ma mère me fit comprendre que si je le dirigeais, les domaines rattachés au château seraient enfin heureux. Devant ma réticence, elle ajouta que je pourrais loger les pauvres et une partie de la bande de mercenaires qui m’étaient fidèles. Je me présentais donc à mon destin mais je ne saurais jamais être un seigneur. Je demandais au compagnon de ma mère et à elle-même de remplir cette tâche pendant que j’aiderais à maintenir l’ordre dans notre belle Bretagne.