Perelois - Le chasseur brisé

Perelois n’a rien va-t-on dire d’exceptionnel. D’aucun lignage prestigieux, il est simple paysan, issu d’une famille de la terre. Comme pour son père, et le père de ce dernier, le jeune homme croyait reprendre l’activité familiale et mourir ainsi. Certains diront que cela ne menait à rien d’intéressant, et que même, le paysan vivrait mal cette condition. Et bien non, Perelois fut un homme qui se considérait comme comblé par la vie, la terre et le ciel, aimant sa vie simple. Il n’espérait pas plus que donner ce qu’il avait et partir dans le plus grands des anonymats, ayant pour récompense l’amour des siens et avoir plu de ses humbles actions le tout puissant.

Perelois fut fils unique. En réalité, sa mère et son père eurent beaucoup de mal à avoir cet enfant. Déjà un premier fut conçu, mais ne survécu pas plus de quelques mois. Cette première perte affecta beaucoup ses parents, mais trouvèrent réconfort à la naissance de Perelois, dont sa mère manqua même d’y laisser la vie, tellement l’accouchement fut difficile. Toutefois, la famille trouva un moment de répit et le jeune garçon grandit dans un foyer chaleureux et aimant. Il apprit très jeune à devenir débrouillard. Bien qu’il ne pût bénéficier d’une éducation érudite, il sut devenir habille de ses mains et de sa tête.

On disait qu’à cette époque et même un peu après, Perelois était l’homme le plus souriant, optimiste, toujours rieur, blaguer et bon vivant. Sa compagnie fut des plus agréables et qu’il avait toujours le cœur sous la main. Ce furent ces nobles qualités qui non seulement, l’aidèrent à avoir quelques bons amis, mais aussi à trouver l’amour auprès d’une jeune fermière du nom d’Isidore. Ils formèrent un couple si joyeux, magnifique et plaisant. D’ailleurs, Perelois aimait rappelait comment il avait séduit sa future femme. Perdues dans les bois, il joua les chevaliers servants espiègles. L’aidant à traverser un cours d’eau, la guider jusqu’à chez elle, la taquiner avec quelques paroles flatteuses et piquante, il la suivit presque chaque jour, l’amusant de ses pitreries et gestes chevaleresques.

Malheureusement, la vie ne pouvait pas être que rose. Notre ami dut affronter les premiers grands drames de sa vie. Ses parents devinrent vieux, incapable de travailler la terre. Le couple de Perelois et Isidore voulurent bien prêter main forte. Mais un hiver, la mère de notre héros rendit l’âme. Perelois la pleura pendant un mois. Heureusement, son épouse lui fut d’un grand soutient pour surmonter ce chagrin. Mais son père quant à lui, préféra s’en aller. Bien que vieux et malade également, il légua de suite son héritage à son fils, voulant quitter le royaume et rejoindre de la famille plus loin. Ainsi, comme l’avait imaginé, Perelois reprit les terres de sa famille et pensait que sa vie se finirait ainsi.

Quelques petites années plus tard, le couple fut béni. Une enfant était née de leur union, portant le doux prénom de Margaux. On pouvait dire que Perelois était fou de sa fille. Il la traita un peu comme une princesse, la choyant, se montrant si protecteur et manquant plus d’une fois de la pourrir gâter ou la laisser s’amuser dans la boue, manquant ainsi aussi de rendre plus d’une fois folle Isidore. En tout cas, rien ne semblait venir nuire à ce tableau si merveilleux. La famille Perelois vivait un peu à l’écart de tout. Etant aux faits des actualités du royaumes, mais ne s’y intéressaient pas vraiment, se moquant bien de qui dirigeait ou non. Ils menaient leur vie de leur côté, ne causaient aucun soucie à qui que ce soit, suivant leurs principes qui leurs valaient de nombreux éloges aux villages d’à côtés. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement. Il voulait frapper encore, et cette fois, de manière bien plus violente.

Notre histoire aurait bien pu se finir ainsi : Ils vécurent en paix jusqu’à la fin de leur existence. Fin. Hélas non, le pire coup de théâtre allait s’abattre sur ce si paisible foyer. Cela arriva lors d’une apaisante nuit bien douce en début d’été. Après une si bonne journée de labeur, la petite famille alla dormir paisiblement, se laissant aller à de doux rêves. Puis tout à coup, ce fut le drame. Entrant chez eux telle une armée de lion et d’ours, un homme sombre fit son apparition. Surprit, Pelerois tenta le tout pour le tout pour défendre les siens contre cet intrus. Armé de son bâton, il tenta de mettre en déroute l’intru. Il se battait bien, mais le visiteur indésirable dévoila sans tarder ses dons. De simples gestes de la main, il mit à terre le protecteur du foyer sous les cris apeurés de Margaux. Isidore voulu venir en aide à son époux, mais fini capturer par le magicien. Que ce passa t’il en suite ? L’horreur. Un cauchemar…

Perelois fut réduit à l’impuissance. Sa famille était liée. Que voulait donc ce sorcier noir ? Nul ne le sait, mais sans doute cherchait-il à abreuvait une soif de violence et de sang. Il ria des dépends de ses victimes, trouvant plaisir à les humilier et les torturer les uns et les autres sous leurs yeux. Perelois s’en retrouva à jamais marqué par les lames de sa femme et de sa fille, qui hurlaient, criaient son nom, voulaient qu’ils les sauvent de ces infâmes traitements, qu’il ne pouvait même pas bouger pour les aider. Et ce qu’il vit et subit fut si atroce… Qu’on ne pourrait les narrer ici, même dans la mémoire du paysan, les images furent brouillées pour ne laisser que les sons d’horreurs.
Puis, l’enchanteur usa d’un dernier tour qui les fit sombrer dans l’inconscience. Perelois cependant, parvint à se réveiller. Recouvert de sang. Il sentit l’odeur de ceci, mais aussi de la fumée. Oui ! Ce maudit sorcier avait mis feu à la maison pour effacer ses traces. Perelois parvint à se libérer de ses liens. Il voulut réveiller les corps inertes de sa famille, mais aucune des deux jeunes femmes ne se réveilla. Toutefois, il arriva à les extraire de la demeure avant que tout ne parte en flamme, usant de ses dernières forces avant de s’écrouler au sol, sur ces deux corps, sa maison disparaissant dans un grand brasier.

On disait que le temps refermait les blessures, mais Perelois devait être une exception. Pendant un temps il resta là, pleurant, suppliant sans trouver le moindre réconfort, méditant sur la tombe d’Isidore et Margaux. L’ancien Perelois que nous connaissions semblait mort aussi, en même temps que sa famille, pour ne laisser qu’un corps déchiqueté, à l’âme amère et meurtrit. On lui apporta bien sûr quelques réconforts, mais pour lui, tout ceci paraissait si maigre et insignifiant. Cependant, il ne se laissa pas mourir sur place pour rejoindre les siens. Quelque chose semblait s’être brisé pour de bon en lui, et le rendit déterminer pour une quête qui semblait perdu d’avance.

Il reconstruisit sa maison. Bien sûr, elle n’avait plus rien à voir avec l’ancienne. Le charme douillet et chaleureux fut désormais austère, froids, vide… Comme son propriétaire. Pendant les travaux, Perelois s’entraina aussi au combat. Jadis simple paysan maniant surtout la fourche, il devint un bon guerrier au bâton et un redoutable archer. On disait que la rage qui se trouvait au fond de son âme, lui avait accordé au final le don de ne jamais louper ses cibles. Ainsi, il se prépara pour mener sa vengeance car oui, il comptait bien retrouver ce sorcier et lui faire payer. Quitte à y laisser la vie, il sacrifierait bien cette dernière, s’il pouvait priver son ennemi de la sienne.

C’est lors de sa chasse, qu’il croisa la route d’Obéron Gabet. Ce dernier ayant contempler les prouesses du jeune chasseur, vint lui faire une proposition. Il promit de l’aider à avoir sa vengeance, s’il acceptait de rejoindre son groupe, qui consistait à traquer et éliminer les êtres magiques. Perelois se doutait qu’Obéron poursuivait une tâche bien personnelle, mais l’offre lui plaisait bien, et accepta. Ainsi il servit ce nouveau maître, nourrissant l’espoir que voir sa vengeance accomplie. C’est ainsi aussi qu’il fit la rencontre de la fille Gabet, Giselle. Etrangement, Perelois oublia sa colère, sa souffrance en la présence de cette jeune enfant, vingt ans sa cadette. Était-il tombé amoureux à nouveau ? Pouvait-il songé un avenir avec quelqu’un ? Il cru que oui. Cependant, il se contenta d’une relation purement amicale. Ou bien professionnel. Car il sait que jamais deux personnes comme eux, ne pourront espérer quoi que ce soit. Et Perelois dut se faire violence pour l’accepter, en souffrant en cachette.

La mort d’Obéron bien entendu n’arrangea rien. Ayant perdu son principal allié, Perelois fut fou de rage de ne voir sa vengeance accomplit. Se sentant encore trahit par l’Univers ou le destin, il prit quelque peu ses distances avec les chasseurs. Le groupe sans tête, aurait besoin de temps avant de retrouver un certain ordre. Perelois reste associé aux chasseurs, mais en profite pour mener de temps en temps, ses propres missions de son côté. Ayant peur de voir ses chances de tuer le sorcier noir, il se posa au final cette question : Devrait-il oui ou non reprendre les rennes des chasseurs pour faire avancer les choses ? Rester à savoir si le fils Gadet aurait les épaules et si cela valait le coup de le suivre. Enfin, s’il reprenait le rôle de son défunt père…