Chaque chevalier parle de ses armes | Gaspard & Perceval

Gaspard avait tellement de chose sur les épaules qu’il ne savait même pas comment il faisait pour supporter tout cela. Par moment, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de douter un peu, de se demander s’il était réellement capable de gérer tout cela. Depuis la mort de son père, il avait une responsabilité énorme, il devait faire en sorte que les chasseurs puissent réellement prendre le pouvoir qu’ils méritaient, afin de mettre fin à cette magie. Lui qui avait suivi son père parce qu’il n’avait pas eu le choix, se retrouvait à la tête de ce groupe, avec le projet de les mener plus loin, mais se demandant souvent s’il en avait les épaules.

Et en plus de tout cela, il devait être présent pour sa sœur qui souffrait de la mort de leur père, elle était particulièrement touchée. Gaspard avait envie d’être présent pour sa sœur bien évidemment, même s’il était moins touché par la mort de leur père quand même, mais il avait aussi tellement de poids sur les épaules. Et il n’y avait même pas que ça au fond, puisqu’il ne comptait même pas la situation avec Azilis. Bref, il y avait beaucoup de chose et par moment, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de douter de lui.

Évidemment, il n’en montrait rien pour autant. Il se devait de garder la tête haute, surtout concernant les chasseurs. Si ces derniers devaient comprendre qu’il lui arrivait de douter, c’était sûr qu’ils n’accepteraient pas de le suivre, or il était impensable qu’ils ne le suivent pas. Cela faisait tellement longtemps que les Chasseurs devaient réellement agir, il ne devait pas gâcher leur chance. Ça allait venir très vite, ils allaient pouvoir avancer réellement, contrairement à ce temps où son père avait perdu l’esprit (sans oublier qu’il avait fait un autre héritier, mais moins il y pensait, mieux Gaspard se sentait). Il était un peu perdu dans ses pensées quand son chemin croisa celui de Perceval.

« Sir Perceval. » Le salua-t-il, en tentant de se montrer le plus aimable possible, même si ce n’était pas vraiment l’exercice qu’il maitrisait le mieux. « Vous me semblez bien occupé. » Affirma-t-il alors.

Gaspard en faisait une affirmation, mais derrière cela, il y avait aussi un questionnement. Le jeune homme se demandait en effet ce que son interlocuteur faisait en cet instant précis. Sans doute quelque chose qu’on lui avait demandé de faire, et de ce qu’il savait, Perceval ne rechignait jamais à la tâche. Ce qui n’empêchait pas pour autant Gaspard de le prendre de haut, mais c’était surtout une histoire de caractère. Cet homme lui donnait le sentiment d’être si naïf concernant leur monde et ce qui les entourait, autant dire que ça avait du mal à coller avec lui. Mais Gaspard n’aimait pas grand monde de toute façon.