La naissance n'est rien, elle ne conditionne pas le reste de votre existence. Que vous soyez nés dans le luxe ou dans la fange, ce n'est pas ce qui détermine votre vie, vous êtes les seuls maîtres de votre destin. C'est du moins ainsi que Maria Roncenoir envisage l'existence, et elle ne tolèrerait pas de les concevoir différemment. Elle n'a pas toujours eu tout ce qu'elle voulait dans la vie, elle a dû se battre pour cela. Ses parents étaient deux paysans fauchés sans l'ombre d'une ambition, qui ne voyaient pour leur fille que l'avenir le plus morne possible : les assister dans les champs, se marier avec un quelconque voisin qui, à leurs yeux, était un bon parti (comme s'ils pouvaient savoir ce qu'était un bon parti). Mais Maria ne voulut pas de cette vie-là. Dès son plus jeune âge, elle se destina à de plus hauts desseins. Dès qu'elle le put, elle quitta donc le domicile familiale et laissa derrière elle cette vie toute tracée qu'elle n'avait nulle intention de voir se réaliser. Et elle le fit au bras d'un homme, bien sûr.
Maria avait rapidement comprit qu'une femme, à elle seule, ne représentait pas grand chose aux yeux de ses pairs, et ne savait être estimée, à peine entendue, c'était aux hommes qu'était laissé le pouvoir, et c'était par l'intermédiaire des hommes que l'on y accédait. Ce fut dans cette optique qu'elle épousa son premier mari. Elle ne l'aimait pas bien sûr, son seul but était dans l'affaire, de posséder son nom et ses titres, d'avoir la main-mise sur sa richesse. Sitôt cet usage rempli, sitôt qu'il n'eut plus d'utilité pour elle, elle se débarrassa de lui. Un bon dîner, assaisonné d'arsenic, et le tour était joué... Personne n'en a jamais reçu. Même, en plus des richesses de son ex époux, elle bénéficiait de la compassion de tous ses proches, c'était parfait. Une fois veuve, elle dû toutefois se trouver un emploi, plus par soucis de se faire voir que par véritables problèmes financiers, son héritage durement gagné lui garantissant quelques belles années devant elle. Elle se fit engager en tant que serveuse. Le métier n'a pas grand chose d'honorifique, mais il est des plus pratiques, rien de mieux pour être vu et tout voir, être au courant de toutes les rumeurs...
Et alpaguer sa prochaine cible. C'est d'ailleurs là qu'elle fit la rencontre d'Obéron. Elle ne mit pas longtemps à vouloir en faire son nouvel époux, l'homme était veuf donc disponible, ancien chevalier, donc d'excellente réputation, hostile aux sorciers et aux druides... donc une proie facile pour ces derniers. La rancoeur tenace qu'il avait envers ces individus, elle comptait bien l'encourager, dans l'espoir qu'elle le perde. Mais pas tout de suite. D'abord se faire mettre la bague au doigt, ensuite on verrait... Question de situation et d'ambition, bien évidemment, elle n'est en rien attirée par Obéron, bien au contraire... À choisir, d'ailleurs, elle préférait largement son fils... Ou n'importe lequel de ces autres hommes qu'elle ne se privait pas d'entraîner jusque dans sa couche. En toute discrétion, bien sûr.
Dommage, ça aurait facilité leur rencontre xD Ceci dit, je me dis qu'il ait possible que Maria est envisagé Léandre comme un mari potentiel à un moment ou à un autre. Donc elle aurait pu lui tourner autour à une certaine période avant de trouver finalement un autre pigeon à plumer ?