Une maîtresse aimée est si près d'une soeur ! (Ombeline)

C

lairement, la récompense qu'ils avaient décidé de s'octroyer, ils ne l'auraient pas volée, loin de là. D'aucuns affirmeraient qu'au regard de leurs vies dépravées et de leurs intentions criminelles, ils ne méritaient rien, si ce n'est peut-être d'être voués aux flammes de l'enfer, mais Ombeline ne pouvait bien évidemment pas être de cet avis. Pour sa part, elle trouvait que son âme soeur et elle avaient fait tous les efforts nécessaires, avaient été plus méritants que n'importe qui... bref, méritaient clairement la situation telle qu'elle serait. Pas seulement quand Obéron le poussiéreux deviendrait poussière pour de vrai, mais quand leur amour serait enfin admis et loué ainsi qu'il le méritait. En tout cas, la jeune femme aimait les savoir sur la même longueur d'onde, son frère et elle. D'un autre côté, il était très rare qu'ils ne le soient pas. ou alors cela reposait tout simplement sur une incompréhension mutuelle sur laquelle il leur suffisait de revenir pour comprendre qu'ils avaient été dans l'erreur. La jeune femme était donc impatiente, oui, et frustrée tout autant, mais qu'importe.

-Je ne me suis pas inquiétée une seule seconde, répondit-elle avec un fin sourire au coin des lèvres. Car, en effet, elle n'avait pas envisagé un seul instant de s'inquiéter. Elle connaissait son frère, elle savait qu'il serait absolument prêt à tout pour elle, et pour préserver ce qu'ils avaient. Et il en était bien évidemment de même de son côté. Ombeline était heureuse de pouvoir compter sur un homme tel que lui.

Non, elle ne s'inquiéterait jamais de ce que Pellinore pourrait dire ou faire, car quand bien même il était trop souvent sanguin et impulsif, il était avant tout et surtout l'homme de sa vie, celui qui avait su rendre son enfance supportable et son existence supportable. Elle l'aimait pljus que tout. Plus que tout au monde... Et ce qu'ils enduraient pour l'heure valait le prix de la vie qu'elle portait en elle... Elle était plus que jamais certaine de leur succès, et c'était vraiment une chance, en tout cas estimait-elle que ce ne pouvait qu'être considéré comme une chance. Pour l'heure, il fallait juste... encore un peu de patience, toujours plus de patience. Une patience qui la consumerait totalement si elle ignorait combien le jeu en valait la chandelle. En un regard à Pellinore, son coeur battait plus fort. Elle l'aimait plus que tout au monde. Les autres, tous les autres, oubliaient d'avoir de l'importance ou de l'intérêt, pet c'était tout ce qui comptait, sans l'ombre d'un doute;

-J'ai confiance en toi plus qu'en personne d'autre... Plus que tu n'auras jamais confiance en toi-même, et je t'aime plus que tout au monde.

Fallait-il en dire plus. C'était bien évidemment tout ce qu'elle pensait.

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O

mbeline le savait, oui, et n'en avait jamais douté ne serait-ce qu'un seul instant : son frère l'aimait, d'un amour certain et absolu, quelque chose dont ils avaient eu l'assurance et la certitude dès que leurs coeurs à tous les deux s'étaient mis à battre pour la première fois, comme à l'unisson. Aussi n'avaient-ils pas besoin de se dire à quel point ils s'aimaient comme ils n'oubliaient pourtant pas de le faire à chaque seconde qui passait. Mais qu'importe, au fond, qu'ils aient besoin de se le dire ou pas. Tout cela allait au-delà du simple besoin : ils en avaient envie, et malheureusement trop peu d'occasions de se dire tout haut ce qu'ils n'oubliaient jamais de penser tout bas. A chaque instant, ils devaient faire preuve de prudence, de vigilance.

Et avec la décision qu'ils avaient prise de la fiancer à Obéron, ce devait devenir plus difficile encore, évidemment. Alors chaque opportunité telle que celle-ci se devait d'être saisie. Parce qu'ils le pouvaient, tout simplement. Quelle meilleure raison pourraient-ils avoir d'agir comme ils le faisaient, au bout du compte. Alors oui, à chaque fois que son frère se déclarait à elle, même pour dire des mots qu'elle avait cent fois entendus, Ombeline ressentait la même sensation de plénitude. Elle se sentait comblée, tout simplement, et elle refuserait à quiconque de venir entraver ce bonheur... Y compris à Obéron, d'ailleurs, qu'elle avait plus que hâte d'envoyer six pieds sous terre.

-Tu l'es, répondit-elle alors simplement, un sourire aux lèvres, quand Pellinore affirma qu'il serait digne de l'immense confiance qu'elle plaçait en lui.

Elle le savait. De toute manière, elle serait bien incapable de s'abandonner ainsi, corps et âme, à quiconque d'autre, et ce n'était pas pour rien, c'était parce que la confiance qu'elle avait en lui était infinie, absolue. Alors oui, elle avait conscience de lui en demander beaucoup, énormément même, bien plus qu'elle ne l'avait fait jusqu'alors, et elle s'en voulait de lui imposer tout cela. Mais elle savait quoi qu'il en soit qu'il ne la décevrait pas, qu'il serait à la hauteur, tout comme elle voulait elle aussi se montrer à la hauteur de ses attente. Une infime seconde, elle posa doucement les mains sur son ventre, rappel de ce pourquoi ils faisaient tout ceci, du pourquoi ils avaient raison de lutter et d'accepter que de courtes retrouvailles comme celle qu'ils venaient de s'accordaient valaient pour le moment tout l'or du monde et méritaient très largement qu'ils s'en contentent.

-Je ferais bien d'y aller, constata-t-elle alors avec dépit. Elle n'en avait aucune envie, mais elle ne pouvait pas se permettre de s'éterniser. Ca va aller ? demanda-t-elle en caressant doucement le visage de son frère.

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