La veuve est l'avenir de l'homme. [pv Pellinore <3333]

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mbeline adressa un tendre sourire à son frère en l'entendant lui promettre d'être là pour elle et de l'accompagner chaque fois qu'il le pourrait à Camelot. Elle constatait ses efforts, et elle les appréciait sincèrement, elle avait besoin de son soutien, tout comme elle-même ne cesserait jamais de le soutenir. Pour le moment, elle restait tout à fait capable de mener de front les affaires d'Autice et surtout d'assurer les relations publiques avec les territoires voisins et la royauté, mais elle se doutait que leur enfant à naître, même si elle l'attendait avec une vive impatience, influerait sur son énergie. Viendrait un moment où il faudrait qu'elle se repose, elle n'aurait pas le choix, tout simplement, et à ce moment-là, elle se sentirait soulagée de savoir que Pellinore serait capable de prendre les rênes.

Enfin... en vérité, elle ne doutait pas qu'il en soit capable, mais elle savait que ce n'était pas quelque chose qui lui plaisait ou l'intéressait, raison pour laquelle ces responsabilités lui avaient rapidement incombé, des responsabilités qui lui convenaient très bien au passage, et dont elle ne se verrait pas se plaindre ne serait-ce qu'une seule seconde. Bref, entendre Pellinore lui promettre de l'appuyer et de la soutenir, c'était vraiment précieux, pour elle, et ça faisait du bien à entendre. Il savait exactement de quelle façon lui parler, et elle savait par ailleurs que sa parole était sincère.

-Je sais que je pourrai compter sur toi quoi qu'il advienne. Et même si j'apprécierais que tu m'accompagnes à chacun de mes voyages, je ne pense pas que ce soit avisé tant que j'en ai la possibilité physique, on sera plus efficaces en étant sur tous les fronts. Lui à Autice et elle à Camelot, donc, afin de tout gérer ensemble, même si à distance l'un de l'autre.

Elle déposa tendrement une main sur sa joue. Elle ne voulait pas qu'il s'imagine qu'elle rejetait son idée, ce n'était pas le cas du tout, loin de là, au contraire, elle comptait après sa présence pour bien des choses, et savoir qu'ils serait inconditionnellement présent, c'était un constat infiniment précieux pour elle. Le plus beau cadeau qu'il pouvait lui faire. Il était un frère exceptionnel, un souverain d'envergure, un amant d'exception, un amoureux attentionné, et il serait le meilleur père qui puisse être.

-Je sais que nos affaires seront toujours entre de bonnes mains grâce à toi. J'ai une confiance absolue en toi, n'en doute jamais, affirma-t-elle en plantant son regard dans le sien.

C'était des paroles qu'elle ne se voyait prononcer qu'en confrontant ses prunelles aux siennes, parce qu'elle voulait qu'il puisse lire toute la sincérité du monde dans son regard, sans aucune forme d'hésitation, avec l'infinie certitude que tout était pour le mieux.

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mbeline n'attendait pas après l'autorisation de son frère. De manière générale, elle agissait selon son coeur et son intuition, et même Pellinore ne pouvait pas grand-chose contre son caractère borné. Quand elle avait quelque chose en tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Ceci dit, elle avait tout de même besoin de l'aval, de l'approbation de Pellinore. Elle s'efforçait toujours de le convaincre de la moindre de ses idées, même quand elle le savait réticent, parce qu'elle n'aimait pas faire quoi que ce soit à l'encontre de ses choix et de ses opinions. Elle n'aimait pas qu'ils ne soient pas sur la même longueur d'onde. Heureusement, ça n'arrivait que rarement. En l'occurrence, elle savait qu'elle réussirait à lui faire comprendre et accepter son point de vue.

C'était ainsi, il fallait qu'ils mettent toutes les chances de leur côté, et pour cela, il fallait qu'ils acceptent quelques moments de séparation. Ce n'était jamais que pour mieux se retrouver, évidemment, mais elle comprenait qu'il n'aime pas ça. Elle n'aimait pas ça non plus. Elle était suffisamment sociable et diplomate pour que cela se remarque moins, mais en réalité, Ombeline aimerait aussi que son univers personnel se réduise à son frère et à son frère seulement. Malheureusement, rien n'était aussi simple... Et il fallait faire des concessions. Pour préparer l'avenir. Pas seulement leur avenir à tous les deux, aussi celui de leur fils ou de leur fille.

-Et moi, qu'est-ce que j'ai enduré, hein ? répondit Ombeline avec un fin sourire. Elle ne lui en voulait pas de sa formulation, mais si elle comprenait que Pellinore ait souffert de tout ça, elle estimait quand même être peut-être celle qui avait le plus subi entre les deux.

Même si c'était elle qui avait tout orchestré, c'était elle qui s'était retrouvée à devoir épouser un homme qu'elle n'aimait pas, à devoir le supporter dans son sillage à tout instant du jour et de la nuit alors même qu'elle était fragilisée par une grossesse qui l'épuisait physiquement et moralement et qu'elle devait pourtant dissimuler, dans un premier temps, à tous ses pairs. Alors oui, elle pensait en avoir largement enduré pour sa part.

-Crois-moi, je n'ai pas plus envie que toi d'être éloignée de toi, lui assura-t-elle avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres dans l'espoir de l'apaiser. Pour le moment, je n'ai pas l'intention d'aller où que ce soit. Tout le monde comprendra, je suis une épouse en deuil, après tout. Elle afficha un fin sourire. L'avantage, c'est que beaucoup viendront à nous dans les prochains temps sans que nous ayons à faire le déplacement. Elle marqua une pause. Malgré tout, il faudra profiter que je sois encore en état de me déplacer, ça ne durera pas si longtemps.

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n profiter tant que cela serait possible, oui, et le fait est que ce ne serait très certainement pas possible pendant bien longtemps, en fin de compte. Les voyages étaient longs, ils étaient éprouvants, et les mois passaient à une rapidité hallucinante. Il faudrait par conséquent qu'ils se montrent particulièrement vigilants et calculateurs, mais en attendant, ils pouvaient bien s'accorder un peu de répit. Ils devraient rapidement prioriser et faire les choses de manière à ne surtout pas passer à côté d'une démarche importante, mais rien ne se déciderait ce soir quoi qu'il en soit. Ils pouvaient simplement, pour l'heure, savourer leur victoire, et c'était bien sûr tout ce qui comptait. Le reste pouvait bien être relégué à plus tard, pas parce que ce n'était pas important, non, mais parce que quoi qu'il en soit, pour la préservation de son image, elle ne pouvait effectivement pas vraiment agir d'une autre façon de toute manière.

Elle était trop vigilante, trop calculatrice pour réellement croire en un quelconque répit, ce serait bien mal lui ressembler, vraiment, mais un répit de quelques heures, voire même de quelques jours, restait tout à fait acceptable, ne serait-ce que parce que c'était ce qu'on attendait d'elle. Personne ne parviendrait à comprendre qu'à peine la tenue de deuil revêtue, elle disparaisse déjà en mission diplomatique. Et en effet, elle avait bien envie de consacrer ce temps à son frère et à son frère uniquement, lui qu'elle aimait plus que tout, de tout son coeur. Elle voulait profiter de l'avoir à ses côtés et savourer sa présence, rien d'autre.

-Tu sais que je suis toujours la mieux placée pour prendre soin de moi, de nous. Je n'agis que dans ce but, ne l'oublie pas. Et surtout, je ne ferais jamais rien qui puisse nuire à notre enfant. Là-dessus, tu peux en être absolument certain, lui assura-t-elle en déposant une douce caresse sur sa joue avant de venir embrasser ses lèvres, dont elle ne se détacha qu'après quelques longues secondes pour le gratifier d'un tendre sourire. Ceci dit, je ne suis pas contre le fait que tu sois aux petits soins pour moi non plus. J'adore quand tu prends soin de moi comme tu le fais, ajouta-t-elle avec douceur. Malheureusement, pour l'heure, je crois qu'il est surtout temps d'annoncer l'ô combien triste nouvelle, ajouta-t-elle avec malice.

Ils l'avaient célébrée comme ils savaient si bien le faire, mais il était temps dorénavant de rendre la chose publique. C'était même au-delà d'essentiel pour la suite. S'ils tardaient trop, ils engendreraient des considérations inutiles, et ce n'était évidemment pas acceptable. Ils devaient prendre un temps leurs responsabilités pour mieux se retrouver ensuite. L'histoire de leur vie, en somme. Et cette vie lui plaisait ainsi.

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