Ce n'est qu'un au revoir - Lancelot

Ce n'est qu'un au revoir

Edwin sort des cuisines en courant, riant allègrement alors que la servante le chassait des cuisines a coup de balais. " Trublion ! Chevalier ou non, la prochaine fois que je te trouve a voler dans mes cuisines...! " Il s'éloigne avant d'entendre la suite, discours habituel que la vieille servante lui redonnait à chaque fois qu'il s'aventurait avant l'aube pour grignoter. C'etait une manie de sa part, il avait souvent faim mais il ne pouvait plus aller se servir naturellement dans la forêt comme lorsqu'il était enfant. Mais en vérité il savait qu'Elwenn l'adorait alors il ne craignait pas son courroux. Ni même ses coups de balais !

Il s'aventure dans l'aile réservée aux chevaliers tout en mangeant son bout de pain. Il savait qu'il ne dérangerait pas, Lancelot devait partir en mission aujourd'hui, et connaissant les habitudes du chevalier, il était déjà debout et en train de se préparer. Edwin n'allait pas manquer son départ : il était resté très proche de celui qui l'avait pris sous sa protection et lui avait appris l'esprit de la chevalerie. S'il était heureux d'être enfin indépendant et libre de prouver par lui-même sa valeur, cette époque, il devait avouer, lui manquait un peu. La camaraderie, la confiance totale, la patience avec laquelle Lancelot répondait à son nombre infini de questions...

Mais même s'il avait été adoubé les deux chevaliers étaient restés proches, s'entraînant régulièrement ensembles, même si Edwin, malgré tous ses entraînements, était loin d'être aussi doué que Lancelot. Il n'était pas jaloux, ni ne compléxait, loin de là. Il reconnaissait la valeur de Lancelot et était honoré lorsqu'il pouvait se battre à ses côtés. Du fait qu'il ait aussi été élevé par une Fée faisait que Lancelot ne jugeait pas Edwin pour ses étrangetés contrairement à la plupart des autres habitants Camelot.

Il toque a la porte des appartements de celui dont il avait jadis été écuyer, sourire rayonnant lorsqu'elle s'ouvre pour révéler son ami.

« Bon matin, Lancelot ! Je me suis dit que tu apprécierais l'aide, comme au bon vieux temps ! »

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Ce n'est qu'un au revoir

Lancelot était maintenant habitué à être envoyé en mission, comme tous les autres chevaliers de la table ronde. La quête du Graal continuait, et Arthur comptait sur eux. Lancelot ne comptait pas faillit à sa tâche. Il culpabilisait déjà assez comme ça, d’aimer Guenièvre, alors pour ce qui était de ses tâches chevaleresques, il comptait bien donner le meilleur de lui-même. Il ne voulait pas causer plus de grief à Arthur, même si évidemment, ce dernier ignorait tout de ses sentiments pour son épouse. Et Lancelot ne comptait pas le lui dire… ce serait bien trop douloureux de briser ainsi sa confiance. Arthur était son roi, mais il était aussi son ami.

Pourtant, Lancelot avait tenté de faire taire ses sentiments, de se résoudre à ne plus aimer cette femme. Mais à chaque fois qu’elle passait dans son sillage, tous ses essais étaient réduits à néant. Et lorsqu’il croisait son regard, il l’aimait d’autant plus. C’était ainsi. Lancelot est désespérément épris de la reine, mais ce n’est pas pour autant qu’il comptait la courtiser. En aucun cas, elle aimait Arthur, et c’était très bien ainsi. Il ne voulait pas s’interposer dans le couple royal, ni trahir Arthur, même s’il le faisait déjà en nourrissant de telles pensées, et de tels sentiments pour Guenièvre.

Quoiqu’il en soit, il se préparait à partir en mission. Ses gestes étaient presque mécaniques, il était perdu dans ses pensées, mais était tant habitué à ce genre de situation que cela ne posait pas de problème. Il ignorait s’il réussirait ou non à mener cette mission à bien, et surtout, à trouver des informations concrètes sur le Graal, parce qu’ils revenaient souvent bredouilles, pour ne pas dire tout le temps. C’était un peu démoralisant, mais il fallait tout de même continuer, il fallait ne rien négliger.

« Bon matin, Lancelot ! Je me suis dit que tu apprécierais l'aide, comme au bon vieux temps ! »

Lancelot n’avait pas entendu frapper à la porte. Il se retourna vers Edwin, un camarade chevalier, qu’il avait même entraîné lorsque ce dernier était encore écuyer. En tout cas, il appréciait que ce dernier vienne le voir avant son départ. C’était très aimable et honorable, surtout qu’il avait sûrement beaucoup de choses à faire.

« Bonjour Edwin. C’est gentil de passer, ma foi, pourquoi pas. Je ne dirai pas non. »

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Ce n'est qu'un au revoir

Le jeune chevalier sourit à Lancelot et entre dans ses appartements en refermant la porte derrière lui. Il se doutait que le bras droit du roi ne s’offusquerait pas de le voir rentrer ainsi. Il le connaissait depuis plusieurs années et, comme le disaient les récits de bardes, Lancelot était un véritable modèle de chevalerie, aussi honorable que galant. Et pourtant bien plus que ce qu’on disait. Edwin était d’un caractère énergique et sociable, mais la présence de Lancelot l’avait toujours apaisé. Lancelot était un excellent professeur en plus de tout. Edwin faisait toujours en sorte de trouver du temps pour passer le voir et échanger quelques mots ou passe d’armes. Entre deux quêtes, ce n’était pas toujours faciles, ils étaient chevaliers et le devoir passait avant tout… Pour autant Edwin essayait de ne pas se priver de tout plaisir.

« C’est bien normal, Lancelot. Quel sorte de chevalier je serais si je ne prenait pas la peine d'assister mon aîné. Un petit creux ? » répond-il gaiement. Il rompt ce qu’il lui reste de pain en deux pour en proposition la moitié. « Pars-tu seul, une fois encore ? »

Il suit l’autre chevalier dans sa chambre et se penche pour étudier l’état de l’armure, dont l’une de ses tâches à l’époque était de prendre soin, astiquer, faire briller, vérifier qu’elle soit en bon état. Les tâches des écuyers étaient ingrates, il ne fallait pas s’illusionner. Ce qui n’était pas plus mal : ainsi qu’ils soient nobles, fils de rois ou roturiers, tous étaient relégués à la même enseigne, traités de la même manière… Comme des hommes, pas plus grands qu’un autre. Du moins en théorie. En pratique il restait des inégalités, il n’y avait qu’à voir Mordred. Ou Edwin lui-même à l’époque… Pourtant la plupart des Chevaliers de la Table Ronde tentaient de faire respecter une certaine loi, du moins ceux qui s’y intéressaient… Ceux comme Lancelot.

« Je m’occupe de ton armure en premier. »

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Ce n'est qu'un au revoir

Lancelot était un homme plutôt solitaire, en règle générale. Non pas qu’il n’appréciait pas la compagnie de ses semblables, mais disons que le calme et la tranquillité n’étaient pas des fardeaux pour lui. Bien au contraire, il savait s’en satisfaire. Après tout, il n’avait pas eu une enfance particulièrement bruyante et entourée auprès de la Dame du Lac. Au contraire, il est bien placé pour savoir à quel point son royaume et calme, et c’est quelque chose qu’il appréciait. Cela lui permettait de penser, de réfléchir. Même si ses pensées avaient tendance à se diriger presque par automatisme vers la reine Guenièvre. Ce qui n’était pas une bonne chose, il le savait, mais il n’arrivait pas à s’en empêcher, il pensait tout le temps à la reine. Tout son être était dans tous les cas attiré vers la souveraine. Mais bon, il ne devait pas se cantonner qu’à cela. Et discuter avec Edwin allait pouvoir le faire momentanément penser à autre chose, ce qui n’était pas plus mal au final.

« C’est bien normal, Lancelot. Quel sorte de chevalier je serais si je ne prenait pas la peine d'assister mon aîné. Un petit creux ? Pars-tu seul, une fois encore ? Je m’occupe de ton armure en premier. »

Il sourit légèrement. Il disait cela comme s’il était du troisième âge… pourtant, il est vrai que Lancelot avait pas mal d’années derrière lui. Peut-être avait-il vécu plus qu’il ne lui restait à vivre. Après tout, Chevalier était un travail dangereux. Surtout lorsqu’ils partaient en mission, la preuve était le dragon qui avait attaqué le roi et Méléagant. Une chance qu’ils en soient ressortis indemnes. Quoiqu’il en soit, ils n’étaient pas à l’abri des dangers, au contraire, ils étaient aussi là pour défendre le peuple. Même si leur raison première était d’aider le roi à trouver le Saint Graal. Ce à quoi Lancelot accordait une très grande importance, bien évidemment. Quelle que soit la mission que lui confierait le roi, il s’en acquitterait aussi bien qu’il le pouvait.

« Tu parles comme si j’étais déjà bon à mettre sous terre. Oui, je pars seul. Je trouve cela agréable, bien que c’est le roi qui décide si l’on m’accompagne ou non. Tu n’es plus mon écuyer, tu n’as pas besoin de t’acquitter de ce genre de besogne. »

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