La famille c'est la famille... ou pas. (Giselle)

Pellinore se sentait incroyablement soulagé maintenant que le père Gabet était mort et que sa sœur était officiellement veuve. À choisir, il aurait bien aimé éviter de se retrouver dans une telle situation, de ne pas avoir besoin d'en passer par la, mais en même temps ce n'était pas comme s'ils avaient vraiment eu le choix non plus. Ombeline était tombée enceinte sans qu'ils ne le prévoient vraiment, il avait été important qu'ils trouvent une solution pour que personne ne devine qu'ils avaient une relation plus importante que juste frère et sœur. Ils n'avaient donc pas eu le choix, c'était comme ça. Pellinore aurait bien aimé pouvoir s'épargner tout ça, mais ce n'était pas comme s'ils avaient eu beaucoup de choix.

Maintenant, c'était derrière eux. Même si Ombeline avait donc annoncé à tous que le père Gabet lui avait laissé un petit cadeau avant de mourir. C'était officiel, Ombeline était enceinte aux yeux de tout le monde et elle portait l'enfant de son mari décédé. Bon en même temps, ils savaient qu'ils allaient en arriver là. Pellinore se faisait à l'idée depuis plusieurs semaines maintenant à ne pas être reconnu comme le père de cet enfant, de ne devoir qu'être son oncle. Il n'avait pas le choix pour le moment, ils devaient se contenter de ça. Même si ce n'était pas évident. En attendant, la machine était donc lancée et c'était officielle, Ombeline était enceinte.

Au moins, ce secret n'en était plus un, c'était une bonne chose. Mais le jeune homme aurait bien aimé qu'ils ne se retrouvent pas encore liés au Gabet. C'était un choix qu'ils avaient fait, mais Pellinore avait cru que l'existence de Gaspard et de sa sœur ne serait pas autant pénible. Malheureusement, ils étaient la. D'ailleurs, alors que Pellinore se trouvait seul dans leur demeure à Autice, en train de travailler comme souvent, on vint le prévenir que Dame Giselle se trouvait là. Super… Pellinore n'était pas le plus doué de la famille pour ce qui était des relations humaines, Ombeline s'en sortait toujours beaucoup mieux que lui. Mais pour le moment elle n'était pas la. Le jeune homme savait bien qu'il n'avait pas le choix, qu'il ne pouvait pas reculer. Il laissa donc son travail en plan pour rejoindre Giselle.

« Bonjour Giselle.  » Dit-il en prenant sur lui pour se montrer le plus agréable possible. Ce qui n'était pas évident le concernant.  « Je ne m'attendais pas à recevoir votre visite.  » Et il se serait bien épargné de la voir d'ailleurs.

Il se doutait qu'en prime ça devait avoir un rapport avec son fichu père que Pellinore était heureux de s'être débarrassé.

Franchement, Pellinore se passerait très bien de la présence de Giselle Gabet, mais il n’avait pas forcément d’autres choix que de l’accueillir comme il se devait. Il le faisait pour Ombeline, parce que sa sœur s’était quand même donnée beaucoup de mal dans le but de les sauver de leur situation particulière, elle avait supporter la présence de Obéron à ses côtés, elle jouait les veuves épleurés, elle se donnait du mal. Le jeune homme ne pouvait donc pas se permettre de tout gâcher avec son mauvais caractère, donc il allait prendre sur lui, même si ça lui faisait sacrément chier quand même.

Quand Dame Giselle le salua, le jeune homme remarqua bien avec quelle froideur elle lui parla. Ça n’allait vraiment pas l’aider si elle se montrait aussi froide, même si en un sens il préférait quand même ça que de la voir déverser toute sa tristesse concernant la mort de son père. Mais bon, il ne devait pas oublier qu’il devait quand même faire énormément d’effort. Giselle lui apprit qu’elle venait prendre des nouvelles de Ombeline. Avec la grossesse, forcément leurs familles étaient à jamais lié (enfin, ils devaient le croire en tout cas), mais à choisir, Pellinore aurait évidemment préféré que les Gabet se détournent complètement d’eux, qu’ils n’apprécient pas spécialement de voir un autre membre de la famille arriver.

Mais non, il avait fallu que Giselle soit à ce point attachée à l’idée d’avoir un petit frère ou une petite sœur… Il prenait beaucoup sur lui, parce que cet enfant n’était pas des leurs, c’était son enfant, son fils ou sa fille, mais il ne pouvait évidemment pas l’avouer.

« Je ne peux malheureusement pas vous donner une réponse précise. » Répondit-il, en jouant le mieux possible les compatissants. Pellinore n’était pas le plus doué quand il était question de jouer la comédie, c’était pour cela que ce rôle revenait constamment à Ombeline. Mais en même temps, il était quand même capable de prendre un peu sur lui, pour jouer la comédie et ne pas gâcher tous leurs efforts. « Elle avait beaucoup de chose à régler, je ne sais pas du tout quand elle rentrera. » Et il ne disait pas ça simplement pour se débarrasser d’elle, il était sincère, il ne savait pas du tout quand Ombeline allait rentrer. « Mai vous êtes évidemment ici chez vous. C’est toujours un plaisir de vous recevoir. »

Il en faisait trop ? Peut-être oui, mais il fallait bien qu’il le fasse en quelque sorte. Afin de préserver les apparences et faire en sorte qu’ils soient encore bien vu, pour le moment en tout cas.