Les héritiers d'Avalon [pv Merlin]

Enfin l’heure était venue. Voilà bien des lunes que la dame du Lusignan quémandait cette entrevue qui était en réalité, le principal objectif de sa venue à Camelot. Elle a dû faire preuve d’une immense patience, voyager sur diverses contrées, faire de multiples rencontres, pour enfin obtenir sa première récompense. Au départ, elle ne venait que pour une seule question à l’attention du grand enchanteur. Mais après tout ce qu’elle venait de voir et entendre, Mélusine aimerait bien se renseigner sur moulte sujets. En attendant, ce rendez-vous la réconfortait un peu. Car à l’heure actuelle, ses dessins peinaient à avancer. Ses nombreuses enquêtes sur les créatures magiques et ces maudits chasseurs n’aboutissaient qu’à peu de chose, peut-être que le magicien de la cours et gardien de l’île mythique pourrait lui permettre de faire un pas de géant.

Était-elle nerveuse alors qu’elle entrait dans cette immense salle où flottait l’aura magique de Merlin ? Sans doute oui. De ses longues années, elle n’eut jamais rencontré le grand enchanteur. Pourtant elle ne doutait pas de la puissance de ce dernier dont sa mère la fée Persine, chantait quelques louages à ses filles. « Grand magicien ! Qui vécut mille ans ! De son bras, terrasse les géants et de sa bouche, fait fuir les dragons. » La fée était curieuse de rencontrée cette légende et eut foi que ce dernier pourrait sans nul doute l’aider. Et pour la première fois de sa vie, son protecteur Garret accepta sans objection, la laissée seule avec quelqu’un. Comme quoi, Merlin incarnait bien des choses plaisantes dont on ne soupçonnerait pas la moindre malice sous son chapeau.

Une fois annoncé par une des nombreuses servantes du château, Mélusine entra avec toute la grâce qui l’accompagnait chaque jour. Peut-être intimidé par le puissant sorcier, elle n’en montra pas le moindre signe. Pas assuré et léger, elle avançait comme un spectre flottant jusqu’au milieu de la salle, où elle effectua une révérence devant l’honorable mage de la cour de Camelot. Ses longs cheveux d’un noir d’ébène, ondulaient le long de son coup, glissant sur sa gorge délicate et claire avec la souplesse d’un voile de soie. Le sourire bien que timide, ressemblait à celui des statues de marbre qui gardaient les hauts lieux de Rome et d’Athènes, qui donnait le charme des dieux et déesses d’antan.

"Maître Merlin. C'est un honneur. Merci d'avoir accepté de me recevoir."

Mélusine n’étant pas ingrate, savait que cette entrevue était un don, et non un dût. Malgré l’histoire qui pesait sur ses épaules et de sa propre puissance, la fée du Lusignan chassée reconnaissait volontiers l’autorité du vénérable magicien et de sa supériorité. Pour elle, les origines ne comptaient pas. Seuls les actes en réalité. Mélusine descendait d’une longue lignée d’être fabuleux qui ont gagné leur place par leurs actions. Mais pour elle, la brave fée n’eut rien fait pour mériter cela. Le royaume qu’elle voulu créer n’était plus rien. Et un obscur oracle lui a prédit que ce royaume mourant et sa descendance connaitront une fin violente et tragique.
Capitulant donc devant les caprices du destin, la jeune fée se chercha alors une autre cause, ou retenter quelque chose de semblable, mais en mieux, apprenant de ses erreurs. Hélas pour elle, les débuts s’annonçaient bien difficiles et avait plus que besoin de soutient. D’où la raison pour laquelle, la fée-dragon était revenue à Camelot, dans l’espoir de trouver LA solution, et seul Merlin pouvait l’aider.

"J’eu tant rêver de vous rencontrer en personne de par ma mère qui fut une fidèle servante d’Avalon. Sans doute la connaissiez-vous sous le nom de Persine qui vécut un temps en Albanie ?"

La fée-dragon appréciait bien les convivialités. C’était un bon moyen pour mettre en place une bonne ambiance et aussi, gagner un peu la faveur de son interlocuteur. Bien entendu, l’histoire de sa mère n’était pas une longue rivière recouverte de rose. Persine s’était attirée bien des foudres du monde féerique. Ceci pourrait attirer la méfiance d’autrui, ce que Mélusine comprenait. Cependant elle comptait dessus aussi pour soit obtenir la pitié sur cette injustice retombant sur ses enfants, ou bien montrer qu’elle n’avait rien à voir avec sa génitrice. Mais surtout, la fée cherchait comme dans la plus part de ses échanges, une carte lui ayant si souvent servit et minimiserait bien des dégâts par la suite.

Difficile à dire si Mélusine gagnait quelques points ou non. Merlin ne semblait vaciller sur la moindre humeur et restait toujours aussi neutre qu’au début. Sans doute était-ce cette attitude qui valait à l’enchanteur, cette réputation de sage. Mélusine pouvait l’appréciée, même si elle ne savait trop comment adapter son discours. Visiblement, le vénérable magicien était pressé de connaitre les mobiles de la fée et cette dernière jugea donc qu’il ne serait approprié de le faire languir par moulte politesse avant d’aborder le sujet. Elle était tout aussi pressée d’en finir et si elle pouvait tout dire d’une traite et voir ses affaires réglées, elle le ferait surement. Mais la dame du Lusignan ne pouvait tout miser sur la table dès le premier tour. Trop dangereux.
Le mieux serait d’y aller avec prudence, sans pour autant trop tourner autour du pot. La patience de Merlin devait avoir ses limites et Mélusine ne voulait pas abuser de la chance qu’elle possédait en cette heure.

"La chose n’est pas facile à parler. Je vous prie donc de me pardonner si je tarde à annoncer le cœur du problème, car je tiens à préciser beau nombre de chose avant de m’y aventurer."

La dame se permit de retirer son long manteau. Vu que cela risquait de prendre un peu de temps, autant se mettre à l’aise et abandonner son habit sur le dossier de la chaise libre devant le magicien et ceux toujours avec cette grâce angélique.

"Plusieurs choses m’ont pousser à venir vous demander audience. Déjà, depuis la faute de ma mère Persine la fée, je n’eus de cesse, d’aller de pays en pays, royaumes après royaumes et contrés en contrés pour trouver refuge là où le ciel voulu bien m’accorder un coin ou me reposer. Le monde des hommes est si cruel. Au final, j’eus à cœur de revenir là où ma mère fut née, espérant trouver un sanctuaire de paix."

Nous frôlions le sujet principal. Un peu plus et Mélusine allait annoncer les principales attentes qui animés son cœur. Pourtant, elle s’en priva. Si elle disait clairement ce qu’elle attendait, les chances qu’on le lui accordait serait plus qu’infime. Pour le moment, elle n’avait de grâce pour personne. Une étrangère dont les origines pouvaient rebuter de nombreuses personnes. Mais tout n’était sans espoir, car la fée-dragon rebondissait sur un sujet voisin, une autre raison l’ayant mené à rencontrer Merlin et qui pourrait bien servir à tout le monde… Ou presque. Son visage donc devenait plus sombre, un mélange de colère et de tristesse, qui n’eut pourtant aucune influence sur le ton de sa voix.

"Mais j’ai découvert des choses bien sombres ici. Cette terre qui se voulait si accueillante pour nous, est devenu un bien triste piège. Des forces bien maléfiques tapissent nos bois et nos prairies jurant notre perte. Des hommes et des femmes à l’âme bien sombre qui nous cherche." Le sujet des chasseurs restait toujours une priorité pour l’ancienne maîtresse du Lusignan. Elle comptait toujours y faire quelque chose, mais pour le moment, l’entreprise resta compliquer. Elle s’approcha donc de Merlin, le visage devenant un peu plus rouge sur cette peau claire comme de la crème. "Comment une personne cherchant asile puisse trouver la paix avec des hommes d’une telle violence ? Maître Merlin, je ne viens pas demander votre protection contre ceux qu’on nomme chasseurs, mais viens offrir mon aide pour défendre la paix entre les deux peuples qui vivent sur cette grande île. Acceptez-vous ma contribution ?"

Mélusine n’oubliait pas l’accord qu’elle avait passée avec dame Morgane. Ceci était rester dans le plus grand des secrets et elle n’oublia pas l’animosité qui animait la maîtresse de Gorre envers l’enchanteur de la cour. Déjà, elle espérait avoir des précisions sur l’incident ayant conduit une telle rivalité. Mais aussi, Mélusine se disait que l’enjeu était bien plus grand qu’une querelle qui pourrait être réglé bien après. De toute façon, les problèmes à Camelot ressemblait à un véritable sac de nœud. Que m’on est raison ou non de tenir rancune, vouloir tous les réparer pour combattre un ennemi commun se révélait presque impossible. Le mieux serait sans doute de se charger du principal problème avant de régler le reste….

Si une chose devait surprendre Mélusine, ce fut d’entendre en quelque sorte, que le grand mage de la cour n’eut entendu parler de ces chasseurs. Ou bien niait-il leur existence ou pire ! La cachait-elle. Mais pourquoi ? Ce serait absurde. La fée se disait bien qu’elle avait bien fait de ne pas trop vite se précipiter. Cette histoire lui paraissait de plus en plus soupçonneux. Ensuite, la méfiance de Merlin était compréhensible et la fée-dragon ne s’en offusqua pas. Non, ce qui la chiffonnait étaient ces mots qui doutaient de l’existence de cette menace. Pourtant, elle n’avait trouvé aucune raison de doutée de la parole de dame Morgane. Car les rares êtres magiques qu’elle eut croisée sur sa route, étaient tous tendue et cachaient visiblement quelque chose.

"Nos mots peuvent provoqué le tonnerre, la colère de la terre et la faire cracher le feu de ses entrailles. Mais aucun mot ne mérite pleinement la confiance maître Merlin, seul les actes prouvent la bonne foi. Et c’est là, la raison de ma présence ici."

Elle savait de quoi elle parlait. Comme ce fut le cas avec son mari qui lui promettait fidélité et honneur, étant un bon chevalier, un noble qui se revendiquait juste et frapper de malchance, Mélusine eut donnée crédit à ses dires. Mais quand le moment était venu de prouver ses dires, tout s’était effondrer comme un château de carte. Alors, pour elle il valait mieux les actions plutôt que les mots doux. Et elle espérait que le magicien devant elle, partageait un minimum sa philosophie, sinon elle aurait le sentiment que sa réputation fut un rien exagérée.

"Peu de temps après être arrivée sur l’île, j’eus ouïe dire d’hommes qui cherchaient malheur à ceux ayant la magie comme sang. Sur le continent, il est plus facile de croisé lutin et sorcier. Mais à Camelot, ils se font rare et semblent se cacher de quelque chose. J’eu tenté de demander à un gardien champêtre il y a peu, mais il a défilé comme un Farfadet."

A moins que Merlin restât enfermer dans ce château pour finir couper du monde réelle, Mélusine sentait que quelque chose n’allait pas dans ce pays. Malgré les sourires et les beaux bâtiments, Camelot enfermait une énergie, une présence bien néfaste. Aucun royaume n’était parfait, mais refuser d’y faire quelque chose serait stupide. La fée s’était battue pour que le Lusignan soit un Sanctuaire, et chaque jour elle devait agir avec force ainsi que douceur pour assurer l’équilibre.

"Comprenez, je ne viens pas uniquement pour vous mettre en garde vous, mais aider tous ceux de notre peuple. Car aussi bien puissant sorcier que lutin, tous sont menacer. Et j’eus l’impudence de penser que leur sort vous importe."

Mélusine avait pour habitude de toujours veillé sur chaque créature qui l’entouraient. Fée, garous, lutin et on en passe, elle agissait comme une mère pour chacun d’eux. Puis, quand elle avait rejoint le monde des hommes, elle assurait protection pour ces deux peuples si distincts. Alors oui, ayant tant entendu parler du célèbre et puissant mage de la cours de Camelot, Mélusine avait imaginée que Merlin tenait à cœur la même mission. Après tout, il figurait un peu comme l’ambassadeur du monde magique, un connaisseur qui assurait cette paix ? Ou bien s’était-elle tout simplement trompée et que Morgane avait raison depuis le début…