Secret d'âme dans le vent { Perceval

Secret d'âme dans le vent

Perceval avait passé toute son enfance et son adolescence dans la forêt. Il y avait grandi, c’était donc un peu sa maison. Et il appréciait toujours y revenir, même quelques instants. Cela le rendait nostalgique, mais en même temps, il était content de l’avoir quitté pour Camelot, même si sa mère l’avait supplié de ne pas y aller, il savait qu’il avait pris la bonne décision, et il ne regrettait pas.

Au moins, il se sentait utile en tant que chevalier de la table ronde, et Arthur lui faisait confiance, du moins, un minimum. Le chevalier qu’il était ne pourrait pas se sentir plus honoré. Perceval n’avait pour ambition que de servir le roi, de le rendre fier et de l’aider à trouver le Saint Graal. Il ne recherchait pas la gloire personnelle, il n’aspirait pas à devenir un héros, il voulait juste être utile au roi, au peuple, et que son existence ne soit pas vaine. Ce n’était pas une mince affaire, mais il gardait bon espoir. Il avait toujours fait ce qu’il lui semblait juste. Même s’il gardait toujours une grande part de naïveté, Perceval était devenu un homme accompli, et il était plutôt fier de ce qu’il était aujourd’hui. Même s’il pouvait peut-être être plus encore.

Quoiqu’il en soit, Perceval appréciait ce qu’était sa vie aujourd’hui, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir parfois envie de retourner un peu aux sources. Si on pouvait dire cela comme ça. Mais il se sentait bien, quand il était dans la forêt ou tout espace boisé, c’était toujours un plaisir pour lui. Perceval avait un très bon sens de l’orientation, et depuis qu’il était jeune, il avait appris à reconnaître tous les signes utiles qui pouvaient indiquer les points cardinaux. Ainsi, il retrouvait toujours son chemin, ce qui était plutôt pratique.

Mais là, il ne cherchait pas son chemin, il faisait juste une petite balade, éloigné de Camelot, histoire de pouvoir se recentrer un peu sur lui-même. De réfléchir à la situation actuelle, afin de pouvoir venir en aide au roi de la manière la plus utile possible. Il ne cessait de penser à ce que Méléagant lui avait dit au sujet d’Arthur, et il se demandait toujours comment l’aider au mieux. En tout cas, il était toujours aussi inquiet, cela ne changeait pas. Il y avait bien quelque chose à faire, ils ne pouvaient pas laisser leur souverain mal aller… En tout cas, Perceval refusait de laisser le roi en détresse, s’il l’était vraiment. Arthur c’était un peu comme un père pour lui, ce qu’il n’avait jamais eu, alors il ne pourrait jamais le laisser.

Perdu dans ses pensées, il aperçut tout de même une jeune fille au loin. Il ne savait pas vraiment de qui il s’agissait. S’il connaissait Gaspard, il ne connaissait pas sa sœur. Il voulut s’approcher pour savoir si elle était perdue, mais fut surpris par les flammes et tomba à la renverse dans un mouvement de recul. Il savait que la magie existait, mais il n’en avait été que très rarement témoin.

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Secret d'âme dans le vent

Perceval était surpris, il n’était pas habitué à être témoin de phénomènes magiques de manière fréquente. Certes, la magie était très présente à Camelot, et le plus proche conseiller du roi était un puissant enchanteur, mais ce n’est pas pour autant que Perceval voyait de tels phénomènes tous les quatre matins. Il n’était pas réellement effrayé, il était plus surpris qu’autre chose, et… fasciné, en quelque sorte.

Il n’était pas certain de connaître la jeune femme, ses traits lui rappelaient vaguement quelque chose, mais il ne saurait pas dire où il avait déjà vu cette jeune femme, où s’il l’avait déjà vue, il n’en savait rien. Mais quoiqu’il en soit, il n’avait pas peur d’elle, ou des capacités dont elle était dotée. Il était surtout intrigué, mais il ne savait pas vraiment quoi faire, exactement. Il n’était pas resté invisible bien longtemps, puisque qu’il était tombé à la renverse. Sans cela, il aurait été de bon ton de quitter les lieux, et de ne pas importuner la jeune femme. Mais c’était maintenant tombé à l’eau. Elle l’avait remarqué, et il n’avait aucune idée de comment il devait réagir, face à elle.

« Ce n'est pas ce que vous croyez... Noble chevalier, ne vous faites pas d'illusions... Je… Je ne suis pas à l’origine de ces flammes démoniaques. »

Perceval était quelque peu perplexe, il était pourtant certain que cela venait d’elle. Et puis, pourquoi prenait-elle tout de suite le parti d’affirmer qu’il pensait qu’elle en était à l’origine, si ce n’était pas le cas ? La jeune femme semblait presque apeurée, et Perceval ne savait pas vraiment comment interpréter cet état. Il commença par se redresser, et se relever. Il n’était pas certain de ce qu’il devait dire, ou faire, en cet instant précis. Est-ce qu’il devait aller dans son sens, ou au contraire tenter de la rassurer ?

« Loin de moi l’envie de remettre votre parole en doute, madame, mais cette illusion me semble tout de même parfaitement réelle. Ce ne serait pas un drame, si cette illusion n’en était pas une. »

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