#Sujet: Re: Maître d'armes et Preux chevalier [pv Yvain de Gorre]Dim 15 Sep - 17:52
"Vous vous doutez déjà que je m’en suis tirer à si bon compte. Sinon, je ne serais point-là à-vous conter cette histoire."
Il s'en doutait, en effet, mais connaître le dénouement ne signifiait pas pour autant qu'il pouvait deviner quoi que ce soit du déroulé des événements qui avaient pu permettre à son maître d'arme de s'en sortir et de lui narrer cette histoire. Avec attention et curiosité, il attendait donc que Léandre lui en apprenne davantage. Si ce dernier acceptait, du moins, de lui en dire davantage, et il y semblait disposé puisqu'il poursuivit sur sa lancée.
La réponse était finalement très simple. Son adversaire aurait tout à fait pu choisir de le tuer, mais il avait préféré l'épargner. Un geste que l'on pourrait considérer comme chevaleresque mais qu'Yvain observait comme une "bonne leçon" adressée à Léandre, à l'époque trop impétueux. L'humiliation fait souvent plus de mal que la défaite elle-même, même si les deux étaient très liées. Le chevalier de la table ronde, mieux que personne, avait pleinement et entièrement conscience de cela.
L'homme avait en tout cas tiré le meilleur parti de cette fâcheuse situation. Au lieu de se morfondre, de réclamer vengeance, il avait adopté une toute autre manière. Il avait choisi de tirer un enseignement bénéfique de la situation telle qu'il avait dû la subir. Il s'était entraîné plus dur, il avait appris de ses erreurs. Autant de démarches qu'Yvain se devait d'adopter à son tour s'il voulait se montrer à la hauteur. Lui aussi avait à coeur de prouver qu'il était capable de tirer le meilleur bénéfice de ses erreurs, pour devenir une meilleure version de lui-même, capable de franchir de nouveaux obstacles, même les plus terribles.
Quand le chevalier avait de nouveau fait face à son adversaire, il lui avait fait front avec au coeur les intentions les plus pures et les plus chevaleresques. Léandra avait raison : Yvain avait beaucoup à apprendre de cet épisode de la vie de son interlocuteur. Il espérait qu'il serait capable d'être digne de ce qu'il était en train de lui apprendre dans les temps à venir.
"Qu’en concluez-vous de tout cela ?"
"Le code de l'honneur et notre sens morale doivent dicteur nos choix et guider notre lame. Pas la colère, l'orgueil ou le ressentiment", déduisit le chevalier.
En tout cas, c'était la conclusion qu'il ne saurait que donner à cette anecdote particulièrement édifiante.
Léandre d'Harcourt
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#Sujet: Re: Maître d'armes et Preux chevalier [pv Yvain de Gorre]Lun 16 Sep - 13:13
Yvain de Gorre & Léandre d'Harcourt
Une mise au point
Yvain comprenait visiblement bien l’histoire et la morale qui en découlait. Un bon chevalier n’agissait jamais pour son propre compte. Seul le devoir importait, et donc, tout ce qui était attrait à nos sentiments ne devaient entrer qu'en seconde position, voir en dernière. Chose belle et inspirante, mais si difficile pour beaucoup. Nous étions tous tentés par notre propre avidité, désirer rendre coup par coup et ne pas voir les choses dans leur ensemble. Si j’eus suivi cette voie purement égoïste, jamais je n’aurais pu mériter ce noble titre qu’était chevalier. Un bandit au contraire ! Ou pire, un mercenaire.
"Vous êtes un jeune homme intelligent et sage sir Yvain. Ce que vous venez de dire, est la ligne de conduite de tout bon chevalier, ne l’oubliez pas."
Beaucoup cherchaient surtout dans notre métier, l’honneur et la gloire. Les belles chansons qui narraient les exploits d’un ogre ou d’un chevalier noir occis eurent corrompus beaucoup de cœur. Ma foi, je doutais fortement que notre ami de Gorre, ne soit point attiré par l’immortalité des ballades et se nourrir de l’adoration des foules. Il n’en avait pas le comportement. Que cherchait-il ? Je n’en savais rien à vrai dire, mais je croyais en la pureté de son cœur et la sincérité de ses vœux. Ma foi, je pensais que si jamais, le jeune homme nourrissait quelques ambitions bien sombres, je l’aurais déjà depuis le temps repéré.
"Toutefois, ne croyons pas que ce genre de chose, n’arrive qu’aux jouvenceaux et damelots. Comme dit, le plus aguerrit des guerriers, le plus vieux et expérimenter, peut se laisser distraire aussi. Je vous ai promis également une seconde anecdote pour exemple."
Encore, parler de ses erreurs de jeunesses, que nous nous étions fait mettre à terre à cause de notre tempérament, pouvait paraitre facile et excusable. Quand on était jeune, nous étions peu expérimentés. Mais avec l’âge, la chose passait beaucoup moins. N’oublions pas que ce deuxième récit était bien plus récent et que par conséquent, j’étais sensé posséder une meilleure maîtrise de mon arme et de moi-même. Et pourtant, la faute nous traquait sans relâche. Au moindre signe de faiblesse, une sorte de démon de la malchance vous faisait trébucher pour jouir de la vision de vous, à terre, à la merci, et qui sait… Mort ! Au moins comme dit, chaque échec apportait une leçon, si nous restions en vie.
Malgré cela, que ce soit facile ou non d’en parler, mon objectif resta le même. Faire comprendre au jeune chevalier que nous n’étions pas tous à l’abris du danger, et que jamais, jamais au cours de notre existence, nous devenions invincibles. Ce monde étant extrêmement dangereux, il fallait se rappeler qu’il était d’importance vitale de toujours guetter l’endroit où nous allions poser pied, si on ne voulait pas qu’on nous coupe la tête.
"Cela doit remonter il y a peut-être un an. Fin de l’hiver, j’eus la possibilité de me rendre en forêt. Sur le chemin, je tombais sur une bande de chasseurs et quelques villageois. Ces derniers disaient traqué un monstre se cachant dans la forêt et dévoraient leurs bêtes. Pensant à une sorte de loup, voire d’un loup géant, je prêtais mains fortes à ces gens. Pendant la traque je me laissais convaincre qu’occire une telle créature serait facile. Mais plus nous avancions plus nous eûmes des doutes, comprenant que la chose n’avait rien à voir avec un loup ordinaire. Et quand nous vîmes la chose… Alors là, nos esprits avaient de quoi se troubler."
Rien qu’en y pensant, j’en eus quelques frissons. Sentant l’impatience du jeune chevalier Yvain pour connaitre la suite de cette histoire, je me hâtai pour la terminer.
"Nous crûmes voir ce qui ressemblait à un bisclavret. La chose se tenait sur deux pattes, et étaient armées de deux vielles épées. Les villageois criaient aux mauvais esprits, à la malédiction ! Ne laissant point démonter, j’attaquais. Et pendant la lutte, je compris qu’il ne fut nullement d’un garou, mais d’un homme dément, recouvert d’une peau de bête. Un bandit ayant perdu la raison ? Un miséreux qu’on pourrait supprimer d’un coup ou deux. Grossière erreur car si je n’eus porter mon armure, je ne serais plus qu’un amas de chaire découpé devant vous. L’homme dément était rapide, agile et savait où frapper. Il arrivait même à esquiver mes attaques plus lentes que les siennes."
#Sujet: Re: Maître d'armes et Preux chevalier [pv Yvain de Gorre]Jeu 19 Sep - 11:41
"Vous êtes un jeune homme intelligent et sage sir Yvain. Ce que vous venez de dire, est la ligne de conduite de tout bon chevalier, ne l’oubliez pas."
Intelligent et sage, Yvain n'était pas vraiment convaincu de l'être, pour tout dire. Mais il espérait être un peu plus proche chaque jour de l'autre, au fil des enseignements qu'il recueillait de la part des uns et des autres. Intelligent et sage, c'était tout ce qu'il aspirait à l'être. Et à force d'efforts, il se sentait de plus en plus capable d'y parvenir. Ce qui, de sa part, voulait dire beaucoup, déjà, parce que la conviction de pouvoir être plus que ce qu'il était n'était pas forcément quelque chose de très naturel chez lui.
En tout cas, il se promettait de respecter autant que faire se pouvait cette ligne de conduite qui devait être l'apanage de n'importe quel chevalier. Il avait envie de devenir le meilleur chevalier qui puisse être, ne pas avoir démérité sa place à la table ronde, prouver sa valeur, tout simplement. Et c'étaient là des choses qui lui tenaient terriblement à coeur. Il ne transigerait pas là-dessus.
"Toutefois, ne croyons pas que ce genre de chose, n’arrive qu’aux jouvenceaux et damelots. Comme dit, le plus aguerrit des guerriers, le plus vieux et expérimenter, peut se laisser distraire aussi. Je vous ai promis également une seconde anecdote pour exemple."
En effet, même s'il était assez frustrant de l'imaginer, il y avait aussi quelque chose d'assez stimulant à se dire qu'il y avait toujours à apprendre. C'était ce qui différenciait les hommes comme eux des machines. Il ne suffisait pas de poursuivre une mécanique parfaitement huilée. On pouvait toujours s'améliorer, et on restait toujours faillible, quoi qu'il puisse advenir.
En tout cas, Yvain ne demander qu'à connaître l'autre anecdote qu'il lui restait à découvrir. Il buvait les paroles de son maître d'arme, et jusqu'ici, il n'avait pas trahi sa promesse, ses histoires étaient fortes de véritables enseignements. Et cette histoire était déraisonnablement fascinantes. Une fois n'est pas coutume, Yvain avait envie, besoin de comprendre la suite.
"Comment un seul homme, tout dément fût-il, pourrait-il tenir tête à une foule entière ?" Car après tout, même si c'était le chevalier qui avait choisi d'attaquer, ça ne changeait pas le fait qu'il avait été entouré de tous ces villageois qui avaient voulu obtenir justice.
Léandre d'Harcourt
Feat : Ryan Robbins
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#Sujet: Re: Maître d'armes et Preux chevalier [pv Yvain de Gorre]Lun 23 Sep - 8:29
Yvain de Gorre & Léandre d'Harcourt
Une mise au point
"Sottise monseigneur ! La force ne fait pas tout. L’armée de mille soldats, peut pliée le genou devant une centaine. Être nombreux peut représenter un avantage, mais la ruse et la peur, dépasseront toujours votre bras. Ces gens trouillaient devant ce fol dingo, le prenant pour un authentique garou. Un être issu de la magie, est toujours vue comme invincible, une bête du diable qui n’avait peur de rien."
Encore, ils n’avaient pas tous détallés en voyant l’hideux travestissement de cet homme, mais aucun n’osait faire quoi que ce soit, redoutant de se faire dévorer. Moi-même, je crus voir un damné assoiffé d’âmes fraiches, et quand je découvris la vérité, je fis la seconde bêtise de croire à la simplicité de ma tâche. S’il y avait une leçon à tiré de tout cela, se serait de ne jamais se fié aux apparences. Ne disait-on pas que le diable aimait se déguiser pour tromper le monde ? Ce fut pour cela, qu’il était préférable de toujours rester sur ses gardes, considérer chaque adversaire de la même manière, méfiance des ruses, méfiance de la force cachée. Certes, la tâche était ardue, nous étions tous dicté par nos préjugés et superstition. Pourtant, si nous ne nous donnions pas la peine de surmonter cela, votre tête ne resterait pas bien longtemps encore sur vos épaules.
Ce petit échange en tout cas, me fit le plus grand bien. Nous eûmes droit au moins, à un moment de répit qui permettait une leçon changeant des échanges de coups. Savoir se battre était une bonne chose, mais si on n’entrainait pas l’esprit, à quoi bon ? L’artisan pouvait donner à son jeune apprenti des outils et apprendre la technique, mais sans théorie et sages conseils, le travail ne serait que médiocre à la fin. En tout cas, je veillais à donner à chacun de mes élèves les outils nécessaires à leur survie. Mon neveu devant être le plus équipé sans doute. Mais Yvain avait de quoi survivre. Sincèrement, s’il devait lui arriver de périr, même dans la gloire, j’en serais fortement attrister. Je préférais largement le voir survivre à ses combats, que de le savoir rejoindre Dieu pour une erreur commise lors d’un affrontement.
Enfin, il connaissait bien le métier comme nous tous et il était loin d’être un nigaud. Peut-être un peu trop impétueux, fougueux comme ceux de son âge, mais en rien incompétent. Nous discutâmes ainsi, répondant aux interrogations du jeune chevalier, quand je vie la luminosité décroitre à travers l’arche de pierre qui conduisait au balcon de mes appartements.
"Ciel ! Le temps passe si vite… Vous me pardonnerez sir Yvain, mais je dois déjà allez rejoindre mon rendez-vous au plus vite."
Le devoir m’appelait, les services d’un guerrier aguerrit furent toujours mander. Et arriver en retard, me serait plus qu’humiliant, je tâchais de conserver tout de même, une image noble, un modèle que je voulais transmettre à chacun de mes compagnons actuels et futurs. Cependant, j’éprouvais un certain gène d’abandonner ainsi le jeune chevalier de Gorre. Nos échanges étaient tout de même agréables.
"J’eus toutefois plaisir à discuter avec vous. Si le cœur vous en dit, nous pourrions reprendre cette conversation plus tard, quand vous voulez. Que ce soit pour parler ou reprendre votre entrainement aux armes, ma porte vous restera ouverte."
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Dim 15 Sep - 17:52
