La jalousie ne fait pas de tort à qui l'ignore (Calogrenant)

Yvain ne supportait pas l'échec. C'était le cas de tout le monde, bien sûr, le chevalier ne pensait pas en tout cas avoir rencontré un jour qui que ce soit qui accepte sa défaite et qui ne s'en voie pas découragé ou au moins un peu malheureux. Mais lui, ce n'était pas seulement l'agacement de perdre qui vous blesse l'égo qui motivait son besoin de réussir à tout prix, c'était une véritable peur. On pouvait le dire. Yvain était un phobique maladif de l'échec. À la perspective de rater, il perdait tous ses moyens.

C'est que ce n'était pas juste son égo qu'il craignait d'ébranler, c'était l'estime de ses parents, surtout. Ou au moins celle de son père, car Yvain voulait croire qu'Urien en avait au moins un peu pour lui, même s'il ne le montrait pas, contrairement à Morgane, qui n'en avait jamais eu. Il était un peu plus simple de plaire au père qu'à la mère, parce que le père avait peut-être la capacité de lui accorder une parcelle d'intérêt. Mais pour cela, il ne fallait pas négliger ses efforts.

Pour tout dire, Yvain ne savait pas lequel de ses parents lui faisait subir le plus de pression. Le père attentif était peut-être plus encore source d'inquiétude que la mère indifférente. Il devait conquérir la mère, et ce serait un exercice de tous les instants. Mais le père, lui, pouvait être déçu à tout moment. Et la déception d'une personne que l'on estime et que l'on adore, c'est un sentiment douloureux.

Entre ses parents insatisfait et sa vie sentimentale en vrac (car Laudine avait beau lui avoir confirmé la force de ses sentiments, la perspective du moindre mariage semblait elle aussi vouée à l'échec), Yvain n'était définitivement pas au meilleur.

Le jeune homme détestait définitivement l'échec plus que n'importe qui d'autre, mais ce jour-là, il y avait malheureusement fait face. Yvain voulait croire qu'il était un chevalier talentueux, qui avait sa place à la table ronde. Il était revenu victorieux de plus d'une mission, avait pourfendu de nombreux ennemis, avait de temps à autre ramené quelques indices et témoignages pour la quête du Graal. Il consacrait tout son temps et toute son énergie à cette noble cause... du moins jusqu'à récemment, où il avait eu d'autres... préoccupations. Mais un seul faux pas pouvait faire s'effondrer cet édifice.

Et donc, là... il revenait bredouille de l'une de ses missions. Il avait traversé la moitié de l'île de Grande-Bretagne à la poursuite d'une intuition qui s'était révélé fausse, et alors qu'il allait au château de Camelot faire son rapport au roi, il se sentait piteux et bien idiot. En chemin, il croisa un visage familier qui lui rendit cependant un peu le sourire. Il s'agissait de Calogrenant, que le chevalier appréciait très sincèrement, sans rien deviner, naïf qu'il était, de la jalousie de son cousin envers lui.

"Cousin, quel plaisir de vous voir ! Comment allez-vous ?"

« Le plaisir est partagé. »

Yvain ne songerait pas à remettre en question un seul instant la réponse de son cousin quand ce dernier lui assurait que le plaisir était accepté. Pour lui, ils s'étaient toujours bien entendus, ils avaient pratiquement grandi en même temps, il était normal qu'ils apprécient de se parler et de se retrouver, encore plus quand ça n'avait pas été planifié.

Cela faisait du bien, par ailleurs, à Yvain de retrouver un visage ami, car on ne pouvait pas franchement dire qu'il se sentait au meilleur de sa forme. Déjà qu'en temps normal, il ne se considérait jamais à la hauteur, là, il se sentait, en plus du reste particulièrement médiocre, honteux d'avoir échoué encore et encore.

« Je vais bien, merci. »

Yvain en était ravi. Calogrenant n'était pas de nature à se plaindre ou à s'épancher sur ses émotions. Yvain avait le sentiment que rien ne pouvait altérer la belle confiance et l'enthousiasme de son cousin. Il ne réalisait pas du tout ce qui se jouait dans son esprit, surtout parce qu'il se montrait singulièrement naïf.

En tout cas, il voulait croire Calogrenant sur parole, et si ce dernier lui affirmait qu'il se portait comme un charme, alors Yvain ne pouvait qu'en être heureux. Ils allaient ainsi pouvoir échanger une conversation cordiale, qui réussirait certainement à lui faire oublier son vague à l'âme du moment.

« Et vous, comment s’est déroulée votre quête ? »

Ah... Il n'y couperait pas. Il allait bien falloir qu'il en parle. D'un autre côté, c'était tant mieux, car Yvain avait réellement besoin d'en parler. Il se disait que ce serait beaucoup plus simple de se confier à lui que d'en parler au roi, qu'il regretterait d'avoir déçu... Pire encore, d'en parler à ses parents. S'il devait s'y contraindre, l'humiliation serait véritablement totale.

"Mal, j'en ai bien peur." Il poussa un soupir. "Cette expédition a été un échec sur toute la ligne", déplora-t-il alors. Il ne se ménageait pas. Mais en même temps, si certains, ses parents surtout, le jugeaient durement, il était encore le juge le plus sévère de sa propre condition, de ses propres échecs. "Enfin, on ne peut pas réussir à tous les coups, pas vrai ?" ajouta-t-il avec un fin sourire, surtout dans l'espoir de se rassurer.

« Evidemment, il est parfois des maléfices qu’on ne peut abattre du premier coup, je suis certains que le roi se montrera clément et compréhensif, et n’affichera pas sa déception. Ne soyez pas trop dur avec vous-même. »

Yvain sentit son moral, déjà à plat, redescendre d’un cran quand Calogrenant, pour le rassurer pourtant, lui assura que le roi n’afficherait pas sa déception malgré tout. S’il devait ne pas l’afficher, ce qui était bien possible tant Arthur était un homme bon, cela signifierait qu’il la ressentirait malgré tout, et ça le minait.

Ce serait logique, que le roi soit déçu. Un échec était toujours chose décevante. Mais Yvain s’en voulait sincèrement. Chaque échec supplémentaire à son compteur était une cicatrice douloureuse de plus à lui ajouter.

Calogrenant avait de lui l’image d’un chevalier irréprochable, qui ne commettait jamais d’erreur, toujours victorieux et à qui tout réussissait. Etonnant comme, en réalité, il pouvait y avoir un monde entre la perception que l’on avait de soi-même et l’image que notre entourage avait de nous.

Yvain ne se considérait pas comme un vaillant chevalier, il avait toujours le sentiment de ne jamais être à la hauteur. Et pour cause, même lorsque, en retour de mission, il revenait techniquement victorieux, ses parents avaient tôt fait de lui rappeler qu’il aurait pu faire mieux, que ce n’était pas suffisant. Et donc, sa confiance en lui faiblissant, constamment anéantie, et entendre qu’il allait faire la déception de son roi était un coup plus douloureux encore. Au fond, Calogrenant et Yvain avaient un immense point commun, mais ils semblaient bien incapables de le montrer.

Alors, dur avec lui-même, il ne cesserait jamais de l’être, c’était impossible, c’était dans son caractère. Et il en faudrait beaucoup pour qu’il réussisse à changer.

« Que s’est-il passé ? »

« Aucun maléfice en jeu, j’en ai peur. J’ai… fait un long voyage. Je me suis fié à un témoignage sans valeur… Je me pensais à deux doigts de découvrir l’emplacement du Graal, mais je n’ai fait que perdre mon temps. » Il poussa un soupir. « Le roi aura raison d’être déçu de moi… je suis un échec ambulant. »

Sa frustration parlait à sa place. Il fallait vraiment qu’il se calme un peu… mais ce n’était pas si facile.

« Cher cousin, vous savez bien que c’est une situation que nous avons tous vécu, vous ne devriez pas vous montrer si défaitiste. Dites vous qu’au moins, c’est une piste à écarter, et donc la possibilité de se concentrer sur les autres. Vous n’avez rien d’un échec ambulant, repensez donc à toutes vos victoires. »

Yvain afficha un fin sourire. Calogrenant savait trouver les bons mots pour le rassurer quand lui-même avait beaucoup trop tendance à s'apitoyer sur son sort. Il savait que c'était un défaut auquel il devait palier. Cette absence de confiance à lui, ce sentiment de ne rien valoir qui lui avait été asséné par une mère indifférente et un père trop exigeante, tout ceci l'empêchait de s'accomplir en tant que chevalier et en tant qu'homme.

L'ennui, c'est qu'il serait plus facile d'accepter et d'embrasser sa propre valeur s'il devait avoir le sentiment de progresser, d'évoluer, et ce n'était pas le cas du tout, pourtant. Il avait l'impression de n'accuser que des échecs, dans tous les aspects de sa vie. Et ses maigres succès avaient un goût doux amer, parce qu'ils n'étaient jamais suffisants, en fin de compte.

Là où il avait raison néanmoins, c'est que les échecs ou les missions infructueuses pavaient certainement le chemin des succès. Quand on observait le grand dessin, c'était sans doute vrai, mais il n'était pas simple de prendre la distance nécessaire pour le faire et pour le reconnaître. Lui, en tout cas, n'en était pas capable. Il n'avait jamais su prendre le recul suffisant sur lui-même. Il vivait beaucoup trop à travers le regard que les autres posaient sur lui.

"Elles me semblent si peu nombreuses et si vaines", répondit Yvain avec un fin sourire. Ce qui était vrai, à entendre Calogrenant, il aurait presque l'impression d'être le plus héroïque des chevaliers, enchaînant les victoires, mais ce n'était pas le cas.

Surtout, Yvain avait une propension certaine à oublier ses propres victoires pour ne plus se focaliser que sur ses erreurs et ses ratés sans être capable de voir quoi que ce soit d'autre.

"Cela dit, vous avez raison, loin de me laisser abattre, je devrais plutôt en tirer mes leçons, apprendre de mes erreurs et en ressortir grandi. C'est bien souvent plus facile à dire qu'à faire."

« Si chevalier était une occupation simple et facile, cela se saurait. »

Yvain ne sut trop comment prendre ces paroles, se demandant si elles lui étaient adressées au prétexte qu'il aurait laissé entendre qu'il voulait la tâche plus facile, et donc n'était pas digne de son statut de chevalier, puisqu'il recherchait la simplicité (c'était aller loin, mais quand on était à ce point peu sûr de soi, la moindre remarque cryptique passait facilement pour un reproche, et la susceptibilité faisait partie des défauts les plus forts que possédait le fils de Morgane et Urien).

Mais il se pouvait qu'il ne s'agisse aussi que d'un constat comme un autre, et qui ne nécessitait pas qu'il se vexe pour si peu non plus. Bien sûr, qu'Yvain savait qu'être chevalier n'était pas chose simple.

Il ne l'avait d'ailleurs jamais tant considéré comme une occupation que comme une vocation (mais une vocation largement influencée tout de même par un bagage familial fort et impossible à nier), et il supposait que la plus belle victoire pour un chevalier devait être de se donner corps et âme à cette tâche et de mourir arme à la main, dans un ultime combat équipe.

"Bien sûr..." Yvain laissa passer un moment de silence. En fait, il ne savait pas réellement que répondre à cela puisqu'il ne savait pas exactement ce que son interlocuteur entendait par là. "Je n'ai jamais pensé le contraire. Si j'ai laissé entendre, je le regrette", ajouta-t-il en choisissant donc une réponse mesurée.

Peut-être donnait-il trop le sentiment de se plaindre ? Calogrenant ne serait pas le premier à lui reprocher de trop s'apitoyer sur son sort, et c'est certain, c'était une tendance un peu trop forte chez lui, et qui devait être désagréable pour tout le monde.

En tant que chevalier, il devait apprendre et accepter aussi bien les défaites que les victoires. Il le savait, il y travaillait. Avec parfois plus de succès que d'autres. Ses parents avaient sans doute raison par cet aspect : il n'était qu'un enfant en déguisement de chevalier, et même ses compères qu'il estimait les plus proches ne s'y laissaient pas prendre.

"Je sais combien mon discours doit paraître ridicule", ajouta-t-il sur un ton d'excuse tout en sachant qu'il ne faisait que s'enfermer dans ses travers en prononçant des mots pareils.

« Mais non, cela n’a rien de ridicule. Comme toujours, vous être trop dur avec vous-même cher cousin. »

Là-dessus, Yvain ne pouvait en aucun cas donner tort à son cousin. En effet, il en exigeait toujours beaucoup trop de lui-même, mais il y avait une raison à cela... une raison injustifiée en partie, mais suffisamment importante aux yeux du jeune chevalier pour qu'il soit tout bonnement incapable de la négliger : il en exigeait toujours plus de lui-même, car ce qu'il obtenait, ce qu'il réussissait, n'était jamais entièrement à la hauteur de tout le monde.

Bien sûr, il pouvait obtenir les louanges et les encouragements du roi ou encore de ses camarades chevaliers. Mais de la part de ceux dont il attendait le plus de considération, rien ne se passait, c'était une quête sans fin, presque aussi inespérée que celle du Graal.

Pour la peine, il serait très certainement préférable qu'il y renonce, mais il n'y arrivait pas. Et puis, il estimait qu'il n'y avait pas forcément de mal à vouloir se dépasser. L'avantage, dans le fait d'être éternellement insatisfait, c'est qu'il ne se reposait jamais sur ses lauriers. Non, il cherchait constamment à aller plus loin, le plus loin possible.

"C'est bien possible, mais après tout, est-ce un mal. Je suis loin de croire avoir tout réussi, ou être capable de tout réussir. Je préfère encore penser le contraire, pour tout dire, ainsi, je peux espérer toujours m'améliorer. Mais je reconnais ma tendance à l'autoapitoiement."

Difficile de le nier, d'ailleurs, car c'était aussi une des choses qu'on lui reprochait très souvent, ses parents les premiers. Mais il n'y pouvait rien.

Au-delà des faits et du sentiment d'échec qui le poursuivait quoi qu'il fasse, il gardait aussi cette impression diffuse et déplaisante, celle de rechercher un idéal inaccessible, qui par essence ne pouvait que le conduire à l'échec le plus total et définitif.

Et puis, c'était aussi une affaire de caractère. Même s'il y avait de quoi se demander d'où lui venait le sien, c'était un fait qu'Yvain de Gorre avait toujours été ainsi. Loin de l'orgueil et de la prestance parentale, il s'excuserait presque d'oser exister la plupart du temps, c'est dire.

« Sans avoir tout réussi, vous devriez vous concentrer sur vos réussites, plutôt que sur vos échecs. »

Calogrenant n'était pas le premier à le lui dire, et quand il entendait ce genre de discours, il était porté à y croire en partie, parce que c'est vrai, des succès, il en avait connus. Mais on avait tôt fait de lui faire oublier ses réussites, néanmoins. C'était généralement ses échecs que les personnes dont il estimait le plus l'opinion (exception faite d'Arthur) pointaient du doigt, et c'était cette opinion qui prévalait sur toutes les autres.

Et ce n'était pas mal, quelque part. Oui, il devrait moins s'apitoyer sur son sort et admettre ce qui était sa propre valeur, mais il devait tout de même admettre que si ses échecs le démoralisaient, ses échecs le nourrissaient également. Il apprenait de ses erreurs, de ce qu'il ne devrait surtout pas refaire. Et aussi, il ne se reposait pas sur ses lauriers. Il restait vigilant quoi qu'il en soit. C'était quand on baissait sa garde, quand on péchait pas son orgueil et par ses présumées compétences, que l'on pouvait faire face à des déconvenues et se faire complètement avoir.

« Non pas pour les raconter à qui veut les entendre, mais pour vous motiver, et continuer dans votre progression. »

"Je ne suis pas convaincu du fait que se reposer sur ses lauriers soit une situation viable. Si l'on se pense capable de tout, l'on finit par n'être plus capable de rien", dit-il pour pouvoir exprimer le fond de sa pensée.

Il savait que c'est un sujet qui peut tourner en rond bien longtemps, car en même temps, se focaliser sur ses échecs pouvait souvent le freiner, aussi, et lui donner le sentiment de n'arriver à absolument rien en ce bas monde. Bref, il n'y avait pas de vraie solution. Il faudrait surtout qu'il accepte ses échecs autant que ses victoires avec un regard complètement équivalent. Mais l'air de rien, et même s'il ne leur ressemblait pas, il adoptait le même point de vue que ses parents, tout simplement.

"Cela dit, vous avez sans doute en partie raison, et j'ose espérer que c'est une philosophie que vous appliquez également à vous-même."

Car pour ce qui était de se focaliser sur ses échecs, Yvain n'était pas le seul.

« Vous savez, les choses sont souvent plus simples à dire qu’à faire. »

Yvain hocha la tête. A l'évidence, c'était une chose qu'il ne savait que trop bien, effectivement. Entre la fermeté de ses résolutions et leur application, plus précisément, il y avait toujours un goufre immense, un fossé qu'il semblait bien souvent impossible de franchir, à un point impossible.

En attendant, c'était un travail sur eux-mêmes qu'il fallait qu'ils fassent, et sur ce point - comme sur beaucoup d'autres qu'ils n'étaient pas à même d'admettre pour le moment, sans doute -, ils se ressemblaient plus qu'ils ne voulaient bien l'imaginer.

« Mais le principe même de la vie est qu’elle continue, et qu’il vaut mieux donc avancer avec elle plutôt que de rester focaliser sur la passé. »

Le principe même de la vie était qu'elle continuait, lui disait-il. Yvain n'était pas d'accord. Oui, la vie continuait parfois, mais pas toujours. Le principe même de la vie était plutôt, à ses yeux, qu'elle s'arrêtait, et c'était pour cela qu'il fallait se battre et lutter, pour éviter cette fin inévitable, inéluctable, véritablement.

"Le passé est aussi ce qui nous aide à aller de l'avant", dit-il alors, pas pour contredire son interlocuteur, mais parce qu'il se contentait de dire le fond de sa pensée. "Quant à la vie, je dirais qu'elle s'arrête, surtout, et que c'est ce qu'il faut garder à l'esprit. Ce n'est pas pessimiste que de l'affirmer, je le précise d'office, mais j'ai vu suffisamment de mes frères d'arme périr sous l'assaut des Saxons pour ne jamais l'oublier."

Mais pour lui, de combats en combats, il semblait bel et bien, en effet, que la vie continuait malgré tout, et qu'il parvenait à être plus fort que cela. Et si la vie continuait pour lui, c'était bien qu'il n'était pas aussi mauvais qu'il le prétendait, qu'il était même capable de beaucoup.

Est-ce qu'il se plaignait ? Oui, et trop sans doute, et on lui en avait déjà fait le reproche. Mais s'il ne pouvait pas parler franchement de ses états d'âme avec son cousin, une personne qu'il appréciait et estimait, avec qui le ferait-il ?