Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon. (Laudine)

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

A mesure qu'il se rapprochait du territoire de Landuc, les battements du coeur d'Yvain s'accéléraient à un rythme monstrueux, si fort qu'il avait le sentiment que son tambourinement pouvait s'entendre à des lieues à la ronde, effaçant le galop de son cheval, rendant moins que perceptible tous les bruits alentours.

Il avait rarement été aussi angoissé. Il avait affronté de nombreux ennemis, vaincus des créatures légendaires et cruelles, il s'était armé de beaucoup de courage et de témérité. Bien sûr, à ces occasions, il avait eu peur, mais il avait le sentiment que ce n'était rien en comparaison de l'angoisse qu'il éprouvait en cet instant.

Parce que si en abandonnant ces lieux, il avait quitté une femme aimée et qui, le pensait-il, l'aimait aussi en retour, il avait eu le coeur léger et résigné, déterminé à lui prouver sa valeur et son mérite, il revenait à présent en perdant, en homme négligeant et indigne.

Yvain avait promis de ne revenir que lorsqu'il se serait montré digne de devenir l'époux de Laudine de Landuc, dont il avait pourfendu le précédent mari. L'était-il ? Non... Depuis, il s'était bien distingué par l'un ou l'autre fait d'arme, mais rien qui ne fasse de lui un homme digne, susceptible de gagner la légende.

Et s'il était revenu, ce n'était pas pour reconquérir sa belle en un grand coup d'éclat héroïque, mais parce qu'il s'inquiétait de ce que la rancoeur avait peut-être fait naître de désir de vengeance chez la femme qu'il aimait toujours (et à qui il le montrait très mal).

Il s'était passé, il y a plusieurs semaines de là, un phénomène étrange que sa mère avait mis sur le compte d'une malédiction. Depuis, tout était revenu dans l'ordre, mais le chevalier de la table ronde ne saurait oublier cet événement, et force lui était de s'en inquiéter.

Et au-delà de ce prétexte, il avait envie de revoir Laudine. S'il se doutait qu'elle serait loin de lui réserver le meilleur des accueils, il avait vraiment envie de la revoir. Elle lui manquait beaucoup, et plus le temps passait, plus il déplorait sentir que ses traits s'effaçaient un peu de sa mémoire. Il ne voulait pas l'oublier, il n'avait pas envie qu'elle l'oublie. Aussi vint-il frapper à la demeure de Landuc où il demanda à parler à Laudine.

Accepterait-elle de s'entretenir avec lui ? C'était une autre affaire.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Un nouveau jour sans nouvelle d’Yvain. Un nouveau jour, seule ou presque. Laudine ne savait pas ce qu’elle devait en penser, elle ne savait plus. Devait-elle faire confiance au jeune homme, et continuer de l’attendre ? Ou bien elle devait plutôt se résigner, et admettre qu’il l’avait probablement oubliée, et qu’il n’était donc plus intéressé par elle. S’il l’avait un jour été, ce qui était loin d’être certain.

Quoiqu’il en soit, elle n’arrivait pas à se décider, ni à trancher. Ce n’était pas une situation simple, d’autant plus qu’elle ne pouvait pas vraiment en parler. Sa mère était morte à sa naissance, et son père, bien qu’ils soient très proches, détestait Yvain, elle évitait de toute façon toute mention du nom du chevalier lorsqu’elle était avec lui, ne voulant pas provoquer de dispute inutile. Laudine n’avait aucune envie de se fâcher avec son père. Il comptait beaucoup trop pour elle pour cela.

Mais Laudine restait donc seule avec toutes ces interrogations dont elle n’arrivait pas à trouver de réponse. Ce n’était pas évident, loin de là. Mais elle ne se voyait vraiment pas en parler à une des domestiques, et elle n’avait pas vraiment d’ami à Landuc. Elle devait donc affronter tout cela seule. Ce n’était pas un drame en soit, mais ce n’était pas la chose la plus évidente non plus.

Quoiqu’il en soit, Laudine aimait toujours Yvain, cela n’avait pas changé. Mais d’anciens sentiments qu’elle avait connu à son égard, comme la rancœur, et la colère refaisaient surface, sans qu’elle ne le veuille forcément, c’était le souci. Et c’était aussi pour cela qu’elle n’arrivait plus à savoir où elle en était, parce qu’elle était habitée de sentiments contradictoires, qui la tiraillaient de tous les côtés.
Elle se sentait perdue et désarmée, et elle aurait grand besoin d’y voir plus clair sur toute cette affaire, cela ne faisait aucun doute.

Quelle ne fut pas sa surprise, quand on vint lui annoncer la présence d’Yvain, et que ce dernier demandait à la voir. Elle n’y croyait pas, et elle ne savait pas quoi en penser non plus. Elle espérait au fond, qu’il vienne la chercher pour l’épouser, mais si c’était le cas, devait-elle accepter ? Elle hésitait déjà à le voir, elle avait dit oui, puis non, puis oui finalement. Attendant qu’on l’amène à elle, cependant, elle n’osait pas le regarder, parce qu’elle avait peur que toute sa détermination à lui montrer son mécontentement ne flanche, aussi, s’était-elle postée devant une fenêtre.

« Vous ici. Quelle surprise. Vous seriez-vous perdu chevalier ? »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Ce fut pour Yvain un soulagement profond et une angoisse totale quand on lui assura finalement que Laudine de Landuc acceptait de le rencontrer. Il avait hâte de la voir, vraiment hâte, parce qu'elle lui avait sincèrement manqué, et en même temps, il savait quels reproches il lui faudrait certainement accuser, et à juste titre. Il l'avait flattée de centaines de promesses, puis il était parti, sans donner de nouvelles. Il pensait encore le moindre mot prononcé, mais la situation en revanche n'avait aucunement changé.

Le coeur battant à tout rompre, il rejoignit donc la jeune femme. Le dos tourné, le regard fixé vers l'extérieur, elle lui refusait le moindre contact visuel. Il ne l'avait pas volé, il ne pouvait pas dire le contraire, mais il donnerait n'importe quoi pour croiser son regard. Cela, dit, le simple fait de la savoir si proche de lui, de la deviner toujours aussi belle, d'entendre le son de sa voix... c'était déjà beaucoup. Cela faisait remonter à la surface une multitude infinie de souvenirs, et de regrets, aussi. Il savait que s'en aller une fois encore après l'avoir retrouvée serait insupportable. En même temps, il était très possible que ce soit elle qui la mette dehors immédiatement.

« Vous ici. Quelle surprise. Vous seriez-vous perdu chevalier ? »

De toute évidence, Laudine lui gardait une certaine rancoeur pour son départ, pour son silence. C'était normal, et s'il était à la mesure de son attachement pour lui, c'était même, en vérité, flatteur. Et destructeur en même temps. C'était lui qui avait créé tout ça. Il récoltait ce qu'il avait semé.

"C'est bien possible... Mais à présent que vous êtes là, j'ai le sentiment d'avoir retrouvé mon chemin."

C'était la vérité. La retrouver, même dans une telle ambiance, lui confirmait combien il l'aimait, et ne saurait jamais en aimer aucune autre. Son chemin n'avait pas simplement croisé le sien, elle était son chemin. Et pourtant, il faudrait certainement qu'il se détourne encore, au nom des mêmes et éternels motifs. Rien qu'à la voir, rien qu'à l'entendre, il devinait qu'il ne serait jamais complètement à sa hauteur.

Il ne savait que dire d'autre. Qu'il lui avait manqué, ou lui exposer les raisons de sa venue, mais il n'y arrivait pas. Pour l'heure, tout ce qu'il voulait... c'était qu'elle le regarde.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine tentait de restée forte et froide face à Yvain, mais ce n’était pas simple. Rien que le fait de le savoir à Landuc la rendait fébrile, et sentir sa présence faisait battre son cœur plus vite que jamais. Il était là, il était revenu, après tout ce temps à l’attendre, toutes ces nuits à rêver de lui, il était de nouveau là. Et si l’envie de lui exprimer son amour la tiraillait, elle ne pouvait cependant pas s’y résoudre, parce que malgré tout l’amour qu’elle pouvait éprouver pour lui, elle avait aussi de la rancune à son égard, et elle avait l’impression qu’il s’était moqué d’elle.

Pourtant, elle avait cru à ses promesses, elle lui avait accordé toute sa confiance. Et au final, il l’avait laissée de côté, il l’avait oubliée. Comme si elle ne représentait rien du tout pour lui, ce qui en fin de compte, était peut-être le cas. Mais ce constat était plus que douloureux. Elle aimait sincèrement Yvain, même s’il avait tué son époux, et elle avait cru que c’était réciproque. Elle ne savait pas ce qu’il venait faire ici, ni même ce qu’il attendait de cette entrevue. Mais elle était décidée à ne pas flancher, du moins pas trop vite.

Ce n’était pas évident, parce que si elle s’écoutait vraiment, elle lui aurait sauté au cou, même si ce n’était pas très moral d’agir de la sorte avec un homme qui n’était pas son époux. Elle ne savait même pas ce qu’il était… son fiancé ? Quoiqu’il en soit, l’avoir si loin et pourtant si proche d’elle était dur, mais elle se devait de rester fort, ne serait-ce que pour qu’il ressente au moins un peu de sa détresse.

"C'est bien possible... Mais à présent que vous êtes là, j'ai le sentiment d'avoir retrouvé mon chemin."

Ces mots là touchèrent en plein cœur, et elle eu bien du mal à prétendre y être de marbre. Sa voix… enfin elle l’entendait à nouveau, elle lui avait tant manqué. Elle ne savait pas s’il était sincère, ou s’il tentait de l’amadouer, mais au fon d’elle, elle avait envie de croire en sa sincérité.

Elle prit une profonde inspiration silencieuse avant de se retourner face à lui. Le voir était encore plus difficile que de l’entendre. Il était toujours aussi beau, toujours aussi noble… Laudine était bien faible face à lui, et son cœur ne fit que battre un peu plus, si bien qu’elle avait presque l’impression qu’il allait s’extirper de sa poitrine. Elle fit tout son possible pour garder une voix froide et posée. Bien loin de ce qui était vraiment.

« Pensez-vous que vos belles paroles auront un quelconque effet ? Vous êtes doué pour parler chevalier, trop peut-être, et cela a été mon erreur d’y croire. Mais dîtes moi, ce qui vous amène ici. D’autres comptes à régler peut-être ? Quelqu’un d’autre à tuer ? Ou alors vous souhaitez juste vous jouer de moi à nouveau. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Elle se retourna, daigna poser les yeux sur lui... Et pour Yvain, ce fut à la fois un soulagement et un déchirement. Elle n'avait pas changé d'une once. Son souvenir n'avait pas fait à tort d'elle la femme la plus belle qu'il ait jamais rencontrée, elle l'était. En plus de tant d'autres choses... Tant de choses qui venaient confirmer ce qu'il savait déjà. Elle était parfaite. Et lui, imperfection faite homme, aurait l'insolence de vouloir conquérir son coeur ?

C'était absurde, et en même temps, comment renoncer à vouloir conquérir ce coeur-là ? Le sien tambourinait si fort dans sa poitrine en cet instant que c'en devenait abominablement douloureux.

« Pensez-vous que vos belles paroles auront un quelconque effet ? »

Non, il ne le pensait pas. Et même s'il savait que ses mots sonnaient peut-être faux, il pensait en réalité le moindre d'entre eux, sans exception. Il ne venait pas ici dans l'espoir qu'elle lui cède, pas après tout ce qui s'était passé. La situation n'avait pas changé. Quand bien même il voulait qu'elle l'aime, il se savait toujours indigne d'être aimé d'elle quoi qu'il en soit

« Vous êtes doué pour parler chevalier, trop peut-être, et cela a été mon erreur d’y croire. Mais dîtes moi, ce qui vous amène ici. D’autres comptes à régler peut-être ? Quelqu’un d’autre à tuer ? Ou alors vous souhaitez juste vous jouer de moi à nouveau. »

Ces mots lui firent mal, mais il ne pouvait pas lui reprocher un seul instant de penser ainsi. Après tout, tous les indices possibles abondaient dans ce sens. Il lui avait laissé miroiter une idylle impossible... pas parce qu'il ne le pouvait pas, mais parce que... enfin, il suffisait de la voir pour le comprendre. Il ne pouvait prétendre ne serait-ce qu'arriver à la cheville de ce parangon de perfection totale.

"Cela n'a jamais été mon intention, ni hier, ni aujourd'hui", se défendit tout de même Yvain, qui ne pouvait lui laisser croire avoir voulu se jouer d'elle, même si cela lui faciliterait peut-être la tâche. "Je vous ai fait la promesse de vous revenir quand je serai enfin digne de vous... j'ai échoué. Je sais aujourd'hui que je ne le serai jamais, je ne puis vous reprocher d'être en colère, de désirer vous venger. Sachez que j'accepte mon sort qui est le mien. Je me satisferais de vous savoir heureuse."

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Il était dur pour Laudine, de demeurer fâchée contre lui, alors qu’il était devant elle. Il était simple de pester contre lui lorsqu’il était loin d’elle, et que son cœur se trouvait meurtri, mais en cet instant, elle avait surtout envie de trouver refuge dans ses bras. Mais elle ne pouvait pas faire ça, elle le savait. Ce serait trop simple. Il ne pouvait pas revenir après cette longue absence, après ce silence, et espérer qu’elle lui tombe dans les bras, comme s’il pouvait disposer d’elle comme il en avait envie.

En finalité, elle ne savait pas vraiment ce qu’il faisait ici, et ce qu’il attendait d’elle en cet instant précis. Elle ne savait pas non plus si son père savait qu’il était à Landuc. Dans tous les cas, il n’allait pas être content de l’apprendre. Il n’avait jamais caché le fait qu’il n’appréciait pas du tout Yvain, mais elle n’avait pas envie de penser à cela pour le moment. Elle devait déjà savoir ce qu’elle allait faire d’Yvain. Elle voulait qu’il comprenne qu’elle était blessée et déçue de son comportement, mais elle ne voulait pas non plus aller trop loin et qu’il risque de ne plus l’aimer. Ou de croire qu’elle ne l’aimait plus.

Elle l’aimait toujours, elle l’aimait plus que tout. Si elle avait été prise d’affection pour son premier époux, elle ne l’avait jamais aimé comme elle aimait Yvain. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle l’avait attendu, jour après jours, semaine après semaine, mois après mois, sans jamais ne recevoir aucun signe de sa part. Comme s’il l’avait oubliée.

S’il était là aujourd’hui, c’était qu’il ne l’avait pas oubliée, et elle en était heureuse, mais elle ne pouvait pas lui pardonner aussi facilement. Elle ne pouvait pas faire comme si son comportement avait été honorable. Il ne l’avait pas été, et elle le lui reprochait, même si ce n’était pas la chose la plus facile à faire.

"Cela n'a jamais été mon intention, ni hier, ni aujourd'hui. Je vous ai fait la promesse de vous revenir quand je serai enfin digne de vous... j'ai échoué. Je sais aujourd'hui que je ne le serai jamais, je ne puis vous reprocher d'être en colère, de désirer vous venger. Sachez que j'accepte mon sort qui est le mien. Je me satisferais de vous savoir heureuse."

Laudine le dévisagea un instant sans rien dire. Elle assimilait peu à peu ce qu’il lui disait. C’était… ça son excuse ? Essayait-il de se défaire des promesses qu’il lui avait faites ? Si c’était le cas, il n’était pas du tout l’homme qu’elle avait pensé qu’il était. Il était lâche. Et il lui faisait mal. Vraiment mal. Elle s’approcha de lui, et le gifla, les larmes aux yeux.

« De me savoir heureuse ? Vous pensez que je suis heureuse ? Je vous ai donné mon amour, ma vie et mon cœur, et vous piétinez tout sans ménagement. Vous n’êtes qu’un lâche, si vous êtes venus pour me dire cela, ce n’était pas la peine de vous déplacer. Vous auriez mieux fait d’envoyer un pigeon, plutôt que prendre la peine de vous déplacer. »

Elle pivota sur elle-même et fit quelques pas pour s’éloigner de lui. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il lui disait. Mais le pire, c’est qu’elle n’arrivait même pas à le détester. Elle ravala ses larmes, se refusant à pleurer devant lui. Elle ne comprenait vraiment pas ce qu’il voulait. Pourquoi lui disait-elle qu’il l’aimait pour lui dire ensuite qu’ils ne seraient jamais ensemble ? Est-ce qu’il prenait plaisir à la torturer comme ça ? Elle se retourna à nouveau vers lui et s’approcha à nouveau avant de planter son regard dans le sien, essayant de le déchiffrer pour comprendre. Elle posa doucement sa main sur la joue qu’elle venait de gifler. Elle l’aimait tellement, elle ne comprenait.

« Je ne comprends pas… Que désirez-vous ? »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Le pire, ce n'était pas la gifle qu'elle lui administra (et qu'il avait très certainement méritée, au passage), pas du tout. Le pire, c'était de voir tant de larmes noyer son doux visage, et de se dire que c'était lui qui la faisait pleurer.

Il voulait bien endurer tous les supplices physiques du monde pour effacer ces larmes de son visage... il n'avait pas voulu la faire souffrir, ce n'était pas ça du tout, il l'aimait comme un fou, jamais il ne voudrait qu'elle ait mal... Il était seulement... entravé par des principes auxquels il était incapable de renoncer.

Yvain massa sa joue douloureuse du bout des doigts tandis que Laudine répandait sur lui sa rage et sa déception et l'accablait de reproches largement mérités.

« De me savoir heureuse ? Vous pensez que je suis heureuse ? Je vous ai donné mon amour, ma vie et mon cœur, et vous piétinez tout sans ménagement. »

Ce n'était pas son intention. C'était même tout l'inverse, il voulait être digne de cet amour, il voulait préserver ce coeur meurtri, il voulait son bonheur. Des scrupules, il en avait constamment... encore plus maintenant.

Sa seule consolation, dans ce torrent de larmes, c'était que ces mots laissaient transparaître tout de même assez clairement le fait qu'elle l'aimait toujours. Et même s'il ne devrait peut-être pas s'en réjouir, il en était heureux.

« Vous n’êtes qu’un lâche, si vous êtes venus pour me dire cela, ce n’était pas la peine de vous déplacer. Vous auriez mieux fait d’envoyer un pigeon, plutôt que prendre la peine de vous déplacer. »

C'est certain, ça aurait été plus facile, mais à ses yeux, cela aurait été une attitude plus lâche encore. Même s'il aimerait connaître une situation, douce et rassurante, dans laquelle il pourrait la prendre dans ses bras, dans laquelle Laudine ne pleurerait pas à cause de lui.

Il frissonna légèrement quand elle caressa sa joue meurtrie du bout des doigts...Elle avait sur lui un effet incroyable. Quand elle le regardait comme elle le faisait, quand elle agissait de la sorte, son coeur battait si fort qu'il s'attendait à tout instant à ce qu'elle en entende les tambourinements.

« Je ne comprends pas… Que désirez-vous ? »

"Être digne de vous, c'est tout ce que je désire", lui assura-t-il avec une immense sincérité. "Je voudrais être l'homme que vous méritez, mais je ne me sens que l'assassin de votre époux, un chevalier de second rang qui ne saura jamais vous offrir la vie que vous méritez vraiment."

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

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Il est évident, que Laudine avait espéré d’autres retrouvailles avec Yvain. Là… c’était assez chaotique, et elle prenait mal ce qu’il lui disait. Surtout que les propos que tenaient le jeune homme étaient exacerbés par le temps qui était passé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, et l’absence totale de communication qu’il y avait eu entre eux. Laudine était déjà en colère contre lui avait de le voir, mais tout ceci n’avait fait qu’accroitre sa colère, et sa peine en même temps.

Mais malgré tout cela, Laudine était incapable de rester fâchée contre lui. Elle était bien trop amoureuse pour cela, sans compté le fait que le regard qu’il posait sur elle la troublait énormément. Aussitôt élevait-elle la fois qu’elle regrettait de l’avoir peut-être froissé. Elle s’en voulait également d’avoir levé la main sur lui, sa colère avait parlé, et même s’il l’avait mérité, elle ne désirait pas lui causer le moindre mal. Pourtant, lui ne manquait pas de lui en faire, même indirectement.

C’était peut-être un acte de faiblesse, mais elle n’arrivait à lui en vouloir de trop. Certes, il n’avait pas donné signe de vie depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il aurait pu se marier à une autre, peut-être avait-il eu des conquêtes, il aurait pu lui mentir, se moquer d’elle, mais elle réussissait presque à oublier tout cela lorsque son regard croisait le sien. Elle ne se l’expliquait pas, mais son amour pour lui était au-dessus de tout.

Elle se sentait tout de même perdue, parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle n’avait aucune idée de l’attitude qu’elle devait adopter en cet instant. Elle se laissait surtout guider par ce qu’elle ressentait, par ses émotions et par ses sentiments, elle ne savait pas si c’était une bonne chose ou non, mais elle n’était pas vraiment capable de faire autre chose. Elle avait essayé de rester froide et distante, mais cela n’avait pas vraiment fonctionner.

"Être digne de vous, c'est tout ce que je désire. Je voudrais être l'homme que vous méritez, mais je ne me sens que l'assassin de votre époux, un chevalier de second rang qui ne saura jamais vous offrir la vie que vous méritez vraiment."

Elle le fixa un moment. Elle n’était pas insensible à ses paroles, loin de là, mais elle ne savait pas ce qu’elle devait lui dire, ce qu’elle devait en conclure, elle ne savait rien du tout. Laudine, elle, le voyait comme… comme l’homme qu’elle aimait tout simplement. Oui, il avait tué Esclador… mais elle oubliait tout cela dès qu’elle le voyait. C’était peut-être mal de sa part, mais elle ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher.

« Pourquoi ne pouvez-vous pas vous contenter d’être l’homme que j’aime ? »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Il s'écoula quelques secondes de silence au cours desquelles Laudine se contenta de le regarder sans reprendre la parole... C'était peut-être moins de quelques secondes, en fait, peut-être rien du tout, mais en présence de la jeune femme, le temps était comme distandu. Il s'arrêtait tout net, à certains moments, puis reprenait sa course si rapidement ensuite que le moindre instant devenait presque impossible à saisir.

Son simple regard lui réchauffait le coeur, elle pourrait bien ne rien dire, juste le regarder, et finalement, ça suffirait peut-être à le rendre heureux. C'était loin de ses yeux qu'il se voyait le plus éprouvé. Et pourtant, c'était lui qui s'éloignait, qui ne se laissait pas retenir, alors qu'il en mourrait pourtant d'envie.

Et finalement, ses mots brisèrent le silence. Des mots d'une douceur infini. Comme toujours, il n'était pas certain de les mériter, et pourtant, il désirait ardemment les mériter.

« Pourquoi ne pouvez-vous pas vous contenter d’être l’homme que j’aime ? »

Elle l'aimait toujours malgré ses erreurs, malgré son départ, malgré son silence, elle l'aimait toujours. Et s'il l'aimait profondément en retour, il se sentait toujours indigne des sentiments qu'elle lui adressait. Que devait-il faire maintenant ? S'en moquer, dérober sa personne en plus de son coeur ? L'épouser et prendre le risque de la rendre malheureuse, si elle devait se rendre compte un jour de l'imposture qu'il était, chevalier certes, mais si peu sûr de ses exploits qu'il trouvait des circonstances atténuantes à tout, n'acceptait pas de reconnaître sa noblesse de coeur au point de finir par la saborder.

"Je veux être cet homme", lui assura-t-il quand même, parce que c'était vrai. Il ne voulait pas qu'elle en doute. Ses sentiments pour lui étaient restés inchangés, c'était inespéré... mais combien de temps pouvait-il la laisser ainsi avant de lui briser définitivement le coeur. "Et votre époux, si vous le désirez toujours. J'ai peur, seulement... de ne pas vous combler autant que vous le méritez."

Confier sa peur, ça faisait peut-être de lui un lâche. Ce ne serait pas la première fois qu'on lui reprocherait sa trop grande sensibilité. Mais pour tout le mal qu'il lui avait fait, elle méritait au moins sa sincérité. Il l'aimait, il la voulait... mais même maintenant, si proche, elle semblait comme hors de portée.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

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Laudine avait bien du mal à saisir la façon dont le jeune homme fonctionnait. Elle avait bien du mal à comprendre ce qui le retenait. Il assurait qu’il l’aimait, pourtant, il faisait tout pour la repousser, et elle ne comprenait pas ce qu’il cherchait, ce qu’il voulait. Etre digne, cela voulait tout dire et ne rien dire. Elle ne savait pas s’il faisait référence à son époux décédé, ou à autre chose. Elle comprenait qu’il puisse ressentir de la culpabilité, ou de la honte, mais Laudine était passée au-dessus de tout cela le jour où elle était tombée amoureuse de lui.

Laudine l’aimait toujours bien sûr, et son amour était plus fort que sa colère. Pourtant, elle en voulait à Yvain de lui faire autant de mal par son absence, par son silence, par son refus. Elle ne savait pas quoi faire, elle ne savait pas s’il y avait quelque chose à faire, mais ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’avait plus envie de supporter cette situation. Etre dans l’ignorance tout le temps, ne pas savoir ce qu’il en était. Les choses n’étaient pas simples, le fait que son père et Yvain se détestent n’arrangeaient pas les choses. Laudine savait que son père, même s’il l’aimait, ne donnerait jamais sa main à Yvain, mais Laudine ne voulait pas en épouser un autre que lui, et Yvain ne semblait pas non plus décidé à l’épouser. Alors que restait-il à faire au juste ?

"Je veux être cet homme"

Il n’en donnait pourtant pas l’impression. Elle avait pourtant envie de le croire, et entendre ceci lui faisait vraiment plaisir. Mais… elle savait pourtant que cela ne changerait rien, qu’Yvain n’irait pas voir son père pour lui demander sa main, ce qui serait refusé malheureusement. Elle ne savait plus quoi faire ou quoi dire. Elle avait l’impression qu’il n’y avait aucune solution envisageable à tout cela, avec grande peine.

"Et votre époux, si vous le désirez toujours. J'ai peur, seulement... de ne pas vous combler autant que vous le méritez."

Bien sûr qu’elle voulait être sa femme, mais elle comprenait mal les craintes qu’il avait. Enfin… elle était touchée de voir qu’il se préoccupait autant de son bien-être, mais il ne devait pas non plus s’accabler alors qu’il n’y avait aucune raison à cela. Laudine aimait Yvain, et la seule chose qui pourrait la combler, c’est de devenir son épouse, elle n’avait besoin de rien d’autre, et ne demandait rien d’autre.

« Votre peur est infondée, même si elle me touche, je ne saurai être comblée qu’en étant votre épouse. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« Votre peur est infondée, même si elle me touche. »

S'il avait bien du mal à admettre que sa peur n'avait aucune sorte de fondement, le chevalier de la table ronde pouvait au moins reconnaître qu'elle était proprement irrationnelle. Nul ne l'obligeait réellement à faire ses preuves pour oser demander la main de Laudine et pour s'en sentir digne (encore que le père de la jeune femme l'y contraindrait sans doute). C'était lui... c'était lui qui, comme toujours, ne s'estimait pas à la hauteur.

Cette absence totale de confiance et d'estime qu'il avait en lui n'était plus une nouveauté. C'était ce qui le tirait vers le bas alors qu'il pourrait accomplir beaucoup plus, alors que, justement, il ne demandait qu'à aller au-delà de ce qu'on avait toujours attendu de lui, de ce qu'on l'avait estimé capable de faire. Il n'était pas à la hauteur de ses parents, il n'était pas à la hauteur de son roi, il n'était pas à la hauteur de celle pour qui son coeur battait.

Et pourtant, elle continuait de l'aimer malgré tout. Quand elle s'adressait à lui de la sorte, il ne pouvait pas prétendre ne pas en avoir conscience. Mais il ne savait qu'en faire... Elle l'aimait, et il avait peur qu'en se dérobant à elle une fois encore, une fois de trop, elle ne l'aime plus du tout. Oui, mais il ne réussissait pas pour autant à se faire une raison. Et si elle finissait par se dire qu'il la rendait malheureuse. Et en même temps, s'il se dérobait à elle une fois encore, il allait peut-être la perdre pour de bon, et c'était la dernière chose qu'il voulait.

« Je ne saurai être comblée qu’en étant votre épouse. »

Il afficha un doux sourire. Quand il l'entendait parler ainsi, il n'avait qu'une envie, et c'était de se précipiter dans ses bras, de l'embrasser à en perdre le souffle. Quelle chance il avait que d'être aimé d'une femme comme elle...

"Et je ne saurais que vouloir vous combler", répondit doucement Yvain. Mais il restait un mais. Même s'il devait consentir maintenant à mettre ses craintes de côté pour être auprès d'elle... Ce n'est pas pour autant que sa main lui était acquise. "Si je demandais dès aujourd'hui votre main à votre père, que pensez-vous qu'il répondra ?"

La réponse était si évidente que la question paraissait presque risible.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine avait la désagréable impression de se retrouver dans une impasse. Elle avait le sentiment que quoiqu’elle dise, Yvain continuerait de ne pas se sentir à la hauteur, et de devoir faire ses preuves pour se montrer digne d’elle. Mais quelles preuves au juste ? Si c’était pour qu’il se retrouve blessé, voire pire, elle ne voulait pas qu’il prenne le risque. Laudine ne demandait rien de particulier, elle n’attendait aucun exploit de sa part, elle voulait juste son amour, et pouvoir l’aimer en retour. Était-ce trop demandé ?

Plus les jours passaient, plus elle craignait de ne jamais pouvoir vivre son amour avec le chevalier. Elle n’aspirait pourtant qu’à cela. En tant que femme, elle ne pouvait avoir beaucoup d’ambition, et était soumise à l’autorité masculine. Cette dernière était pour le moment représentée par son père, elle l’avait été durant un temps par Esclador, mais ce temps était révolu par Yvain, ce qu’elle lui avait pardonné, contre toute attente, d’autant plus qu’elle était tombée amoureuse du jeune chevalier.

Mais de toute évidence, son amour ne suffisait pas à Yvain. Et elle ne savait plus quoi faire. Les choses pourraient être si simples… peut-être se cherchait-il des excuses, une échappatoire. Qu’il entretenait son amour que parce qu’il craignait de lui avouer la véritable nature de ses sentiments. C’était ce dont elle se convainquait, quand son absence se faisait trop longue, mais elle le croyait, quand il lui disait qu’il l’aimait. Elle lisait de la sincérité, et de la tendresse dans son regard, et cela lui suffisait à le croire. Mais cela ne menait nulle part, de toute évidence, ils restaient tous deux au même point, et cette situation était de plus en plus difficile à vivre, en tout cas pour Laudine.

La jeune femme n’avait aucune honte à lui exprimer clairement ses sentiments. Cela pouvait paraître indécent, certes. Ils n’étaient ni mariés, ni fiancés, mais elle le voyait si peu qu’elle ne pouvait se permettre de ne pas se montrer franche et directe avec lui, tant pis pour la bienséance, ce serait pour une autre fois, mais pas celle-ci.

"Et je ne saurais que vouloir vous combler. Si je demandais dès aujourd'hui votre main à votre père, que pensez-vous qu'il répondra ?"

Laudine trouverait presque sa question cruelle, pourtant, elle était légitime. Une jeune fille non mariée ne pouvait rien sans le consentement du père. Laudine savait que son père ne portait pas du tout Yvain dans son cœur, elle ne saurait dire exactement pourquoi. Certes, il avait pris la vie de son gendre, mais cela aurait dû l’affecter plus elle que lui. Il n’avait jamais été particulièrement proche de son précédent époux… elle n’en avait jamais vraiment discuter avec lui, parce qu’elle n’avait aucune envie de se fâcher avec son père, qui représentait tout pour elle, mis à part Yvain.

« Je crains qu’il n’ait pas changé d’avis à votre sujet. Je crains même qu’il vous haïsse autant que je vous aime. Et les dieux savent comme j’aime mon père mais… je ne peux me résoudre à renoncer à vous. Ce serait comme renoncer à une partie de moi-même. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« Je crains qu’il n’ait pas changé d’avis à votre sujet. Je crains même qu’il vous haïsse autant que je vous aime. »
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Malheureusement, c'étaient là des craintes partagées, et qui n'avaient absolument rien d'infondées. Laudine vivait au quotidien avec son père, elle était mieux placée que personne pour savoir quelle animosité il ressentait pour lui, quant à Yvain, il n'avait besoin que du regard que l'homme posait sur lui pour savoir combien il le haïssait et lui tenait rigueur du pass.

Il aimait la formule qu'elle avait utilisée, il aimait ressentir combien son amour pour lui restait profond en dépit de ses déceptions nombreuses le concernant. Seulement, si la profondeur de son amour devait être l'équivalent de la haine que son père lui adressait, alors ils étaient aussi prêts de se marier tous les deux que de voir un sourire orner les lèvres d'Edwin de Landuc à la perspective de le voir. En bref, c'était chose impossible, et cela serrait douloureusement le coeur du chevalier... Certes, il avait pris la fuite, il s'était mis des barrières... mais quand bien même déciderait-il d'abattre ces mêmes barrières, que cela changerait-il ? Il ne saurait envisager d'épouser Laudine sans le consentement de son père... Tout comme il ne saurait la priver tout simplement de ce dernier alors qu'il savait pertinemment à quel point il comptait pour elle.

« Et les dieux savent comme j’aime mon père mais… je ne peux me résoudre à renoncer à vous. Ce serait comme renoncer à une partie de moi-même. »

Chacun des mots qu'elle prononçait était un baume sur son coeur qui battait à chaque seconde un peu plus fort. Comment avait-il fait pour la garder si loin de lui tout ce temps ? Il n'en savait rien, mais à l'heure où elle était si près de lui, il n'avait plus qu'une seule envie, et c'était de l'embrasser, de l'emprisonner entre ses bras, et de ne plus jamais la laisser partir. Si cela pouvait être si simple... s'il pouvait lui suffire de l'emmener avec elle sans l'accord de quiconque, de la conduire à Camelot et de l'épouser là-bas...

"Comment faire alors ? Je ne veux plus vivre sans vous. Mais je me refuse de vous ôter à l'affection de votre père."

Surtout que l'affection d'un parent était une chose vraiment importante.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine avait l’impression d’être prise entre deux feux. Entre Yvain et son père. Elle ne savait pas quoi faire pour tenter d’arranger les choses entre les deux hommes. C’était surtout son père qui témoignait d’une grande animosité envers Yvain, presque d’une haine, et elle avait presque l’impression qu’elle grandissait de jour en jour. Elle ne comprenait pas pourquoi il se montrait si farouche envers lui. Certes, Yvain avait tué l’époux de Laudine, mais ce devrait être à elle de le haïr, pas à lui. Mais peut-être qu’il y avait une autre raison qu’elle ignorait.

Ce qu’elle savait en revanche, c’est qu’elle se refusait à faire un choix entre Yvain et son père. Elle ne voulait en perdre aucun des deux. Elle ne savait pas, s’il était un jour possible de faire entendre raison à son père, mais elle ne désespèrerait pas, parce que c’était tout ce qu’il lui restait, l’espoir. Elle n’avait aucune envie de se brouiller avec son père, l’homme qu’elle admirait le plus, celui qui avait toujours pris soin d’elle, qui l’avait toujours faite passer avant tout et tout le monde. Elle lui était redevable à vie, et elle savait au fond d’elle, qu’elle avait le meilleur père dont une fille puisse rêver. Elle ne voudrait l’échanger, ou le perdre pour rien au monde. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle était prête à renoncer à son idylle avec Yvain. Elle se rendait bien compte qu’elle en était incapable, elle n’arrivait même pas à rester en colère contre lui plus de deux minutes.

Elle avait l’impression de se retrouver dans une impasse, et la solution était loin de se présenter à elle. C’était comme si elle était seule, personne ne pouvait l’aider. Et elle ne pouvait pas vraiment trouver du soutien, car chacun des deux hommes soutenait son propre parti et elle n’avait personne à qui se confier, ici à Landuc. Peut-être que si sa mère était encore en vie, elle aurait pu se confier à elle, mais ce n’était pas le cas.

"Comment faire alors ? Je ne veux plus vivre sans vous. Mais je me refuse de vous ôter à l'affection de votre père."

Cela lui faisait le plus grand des biens, d’entendre qu’il ne voulait plus vivre sans elle. Durant tous ces mois d’absence, et de silence, elle s’était longtemps demandée s’il ne l’avait pas oubliée, et si elle ne s’était pas imaginé une histoire seule, mais il arrivait à la rassurer, et à balayer tous ses doutes. Peut-être ne devrait-elle pas le croire, mais elle savait en son cœur, qu’il était honnête. Malgré ses actes commis, il était un homme bien, mais son père refusait de le voir.

« Je ne sais pas… je me refuse à choisir entre vous deux. Ce serait bien trop cruel, et je ne sais pas si j’y survivrai. Je vais… tenter de parler à mon père, ne serait-ce que pour comprendre son ressentiment. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« Je ne sais pas… je me refuse à choisir entre vous deux. Ce serait bien trop cruel, et je ne sais pas si j’y survivrai. »

Yvain le savait, et il ne voulait surtout pas obliger la jeune femme à quoi que ce soit de la sorte. Pour lui, il n'était absolument pas question de l'obliger. S'il devait choisir de l'enlever, de la conduire avec lui à Gorre ou à Camelot, d'organiser leurs noces, il en aurait la légitimité, la bénédiction royale et l'autorisation d'outrepasser l'opinion du père, mais jamais il ne ferait cela.

Si Edwin de Landuc le détestait cordialement, il n'en aimait sa fille que davantage, et sa fille l'aimait elle aussi. Il ne parviendrait pas à la rendre heureuse, puisqu'elle serait forcément malheureuse sans son père. L'obliger à faire un choix entre eux serait bien trop cruel, et Yvain n'avait aucune envie d'en passer par là. Malheureusement, une solution qui sache satisfaire tous les partis semblait impossible. Edwin de Landuc semblait déterminé à le haïr, envers et contre tout, et le chevalier ne voyait pas de quelle façon enterrer la hache de guerre. Plus le temps passait, moins il envisageait que cela puisse être possible, ce qui n'arrangeait pas du tout leur situation.

Elle le disait elle-même. Elle n'y survivrait pas. Et lui, même s'il le lui avait bien mal montré jusqu'ici, il ne voulait jamais que son bonheur. D'une manière ou d'une autre, il fallait qu'il parvienne à le lui offrir.

« Je vais… tenter de parler à mon père, ne serait-ce que pour comprendre son ressentiment. »

Yvain afficha un sourire, il doutait, malheureusement, que Laudine elle-même sache raisonner son père. Mais elle avait tout de même, et sans aucun doute, bien plus de chances que lui de lui faire entendre raison. Sa crainte restait qu'il ne veuille rien écouter. Il était un homme borné, cela ne faisait pas le moindre doute à ses yeux, et penserait certainement savoir mieux qu'elle-même ce qui saurait ou non faire le bonheur de sa progéniture.

"Je ne demande qu'à faire la paix avec lui", répondit doucement Yvain. C'était la vérité. Et d'ailleurs, le chevalier n'avait rien contre cet homme pour commencer. Il s'était laissé haïr par le concours des circonstances, mais il ne voulait pas s'en faire un ennemi. "Je veux faire table rase du passé, et par dessus tout, je vous veux heureuse. C'est tout ce qui m'importe."

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine avait conscience, de se trouver dans une situation qui ne présentait aucune solution. Pourtant, elle ne demandait que cela. Elle ne demandait qu’à ce que son père calme sa colère envers Yvain, et lui accorde sa main. Oui, elle voulait épouser Yvain, mais elle ne voulait pas le faire si son père s’y opposait, car elle ne voulait pas se quereller avec son père. Elle n’avait aucune envie de perdre sa confiance, sa tendresse, son amour. Il était beaucoup trop important pour elle.

Depuis qu’elle était née, elle n’avait connu que son père, puisque sa mère était morte en couche. Elle avait toujours grandi sous son regard, sous sa protection. Et elle avait toujours vouer un amour inconditionnel à son père. Laudine serait dévastée, si elle devait perdre son père un jour, et n’était pas certaine de pouvoir s’en remettre. Elle s’était toujours pliée à toutes ses décisions. Elle avait épouse Esclador, sans en avoir l’envie, parce qu’elle se devait de respecter les décisions de son père. Elle aurait épousé Pellinore, s’il avait dû en être ainsi. Et si elle n’avait pas rencontré Yvain, elle aurait été prête à épouser n’importe qui choisi par son père, mais pour une fois, elle lui demandait de pouvoir choisir, et elle lui demandait d’approuver son choix, ce qu’il ne consentait pas à faire.

Pourtant, elle ne lui avait jamais rien demandé avec autant d’ardeur. Laudine n’avait jamais été une enfant capricieuse. Son père l’avait pourrie gâtée durant son enfance, et son adolescence, mais elle n’en avait jamais profité, mais aujourd’hui, elle avait pourtant besoin qu’il lui cède. Même si elle reconnaissait, ne pas avoir vraiment abordé le sujet avec lui, parce qu’elle avait peur. Elle craignait qu’il ne s’emporte contre elle, elle craignait que quelque chose ne se brise entre eux. Elle n’avait pas envie qu’une telle chose se produise, elle ne voulait pas que leur relation fusionnelle se ternisse, mais elle savait que les choses ne pouvaient rester ainsi, il fallait qu’elle tente une discussion au sujet d’Yvain avec son père.

"Je ne demande qu'à faire la paix avec lui. Je veux faire table rase du passé, et par dessus tout, je vous veux heureuse. C'est tout ce qui m'importe."

Laudine savait, que ce n’était pas Yvain qui cherchait querelle avec son père. Elle savait que la haine venait de son géniteur. Elle n’accablait en rien son… presque-fiancé. Il voulait qu’elle soit heureuse, Laudine s’en sentait totalement incapable dans cette situation. Elle n’y arrivait pas. Il lui manquait Yvain dans sa vie. Et si elle prenait la décision de partir avec lui, il lui manquerait son père. Elle se comportait peut-être comme une enfant capricieuse en cet instant, mais elle voulait les deux hommes dans sa vie, il lui fallait ces deux hommes. Elle caressa sa joue du bout des doigts, en plongeant son regard dans le sien.

« Je le sais. Je ne vous blâme d’aucun vice concernant mon père. Je suis dans le regret, de vous annoncer que je ne me sens capable d’être heureuse. Mais votre présence réchauffe mon cœur, apaise mes pensées. Seigneur Yvain… embrassez moi je vous prie. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« Je le sais. Je ne vous blâme d’aucun vice concernant mon père. »

Yvain se sentait soulagé de savoir que Laudine en avait bien conscience. Il ne voudrait pas qu'elle s'imagine qu'une quelconque rancoeur le poussait à vouloir toujours chercher querelle à Edwin de Landuc. Il n'en était rien. Il se doutait que tous les deux n'auraient jamais des rapports harmonieux... mais ne serait-ce qu'un semblant de respect ferait déjà toute la différence.

Maintenant, il fallait espérer que l'homme entende raison, et là... c'était plus compliqué. C'était quelque chose d'ancien et d'ancré. Comment faire table rase, alors ? Cela semblait tout bonnement impossible.

« Je suis dans le regret, de vous annoncer que je ne me sens capable d’être heureuse. »

C'était les pires mots qu'il pouvait entendre. Lui-même ne se voyait pas être heureux si la femme qu'il aimait ne l'était pas... Même s'il reconnaissait avoir contribué à son malheur, en agissant de travers. Il avait eu l'intention de ne lui revenir que dès lors qu'il serait capable de la rendre véritablement heureuse, sans aucune forme d'ambiguité... mais il avait agravé les choses.

Il voulait réussir, par tous les moyens, de rendre cette femme incroyable heureuse. En cet instant, rien ne comptait plus que cet objectif... la quête du Graal ? Qu'était-ce en comparaison de la perspective de voir un éternel sourire décorer les lèvres de cette femme qu'il aimait si profondément.

« Mais votre présence réchauffe mon cœur, apaise mes pensées. »

Il aimait avoir ce pouvoir sur elle, car elle avait le même sur lui. La distance n'avait fait que confirmer la puissance de ses sentiments pour elle. Il ne se passait pas un jour sans qu'il pense à elle. Elle accaparait chacune de ses pensées, elle était dans sa tête, dans son coeur, constamment, et à sa seule pensée, il réussissait parfois à se sentir plus lourd, de culpabilité, ou léger parce qu'il ne pouvait qu'être heureux à la perspective de lui parler, de la toucher, de l'embrasser.

La caresse de ses doigts sur sa joue, la profondeur de son regard, ses yeux magnifiques plongés dans les siens... c'était ça qui valait tout l'or du monde, c'était ce pour quoi il voulait se battre, envers et contre tout, et quoi qu'il advienne.

« Seigneur Yvain… embrassez moi je vous prie. »

Elle n'avait nul besoin de le prier, en réalité. Certes, il n'aurait rien fait de crainte de l'incommoder, mais il rêvait d'embrasser de nouveau ses lèvres dès l'instant où il l'avait revue.

"Vos désirs sont des ordres", répondit-elle, le regard plongé dans le sien, bien trop ravi de lui obéir, même si ses désirs feraient également désordres.

A son tour, il caressa doucement ses joues, puis approcha ses lèvres des siennes, l'embrassa, le coeur battant avec tendresse, d'abord, puis davantage de fougue.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

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Laudine ne savait pas quand la situation s’arrangerait. Ni même, si elle s’arrangerait un jour. Elle espérait de tout cœur, pouvoir en parler avec son père. Mais elle avait peur. Peur de la réaction de ce dernier. Ce serait une véritable déchirure pour elle, que de se disputer avec lui. Mais les choses ne pouvaient pas rester ainsi non plus. Elle craignait également qu’il ne lui trouve un autre époux. Elle n’en voulait pas, elle ne voulait qu’Yvain, mais il la donnerait à n’importe quel homme, sauf à Yvain, elle le savait.

Mais elle ne pouvait pas renoncer à Yvain, elle l’aimait trop. Son cœur battait pour lui, et il ne pourrait battre pour aucun autre homme. On pouvait bien lui amener l’homme le plus beau, le plus riche, le plus loyal, le plus vigoureux… elle continuerait de n’avoir d’yeux que pour son beau chevalier au lion. Elle se moquait du reste. Le sort s’acharnait, les séparant, et elle avait cru qu’Yvain l’avait oubliée, couverte de fausses promesses, mais elle avait la certitude à présent, que ce n’était pas le cas, et qu’il l’aimait, autant qu’elle l’aimait.

Les contes voulaient que l’amour triomphe toujours de tout. Mais où était l’amour, alors que les jeunes filles étaient données à des inconnus à peines étaient-elles devenues des femmes ? C’était la coutume, la tradition. Il fallait toujours qu’elles obéissent à un homme, au père (ou frère si ce dernier n’était plus) puis à l’époux. Elles n’étaient que des objets de transaction, des offrandes faites, pour créer des alliances entre les peuples. Laudine l’avait toujours mal accepté, et c’était encore plus le cas, maintenant qu’elle était amoureuse.

Elle ne voulait pas se marier avec un autre homme qu’Yvain, et même si elle n’aurait pas le choix, elle n’accepterait pas sans exprimer clairement son sentiment. Mais pour le moment, elle était encore libre, et sans époux, et tant qu’Yvain était là, elle avait envie de profiter de lui, autant que possible. Elle avait une brûlante envie de ses lèvres, et même si c’était indécent, elle s’en moquait. Personne n’irait leur dire quoique ce soit, puisque personne ne saurait.

"Vos désirs sont des ordres"

Elle sourit doucement, et frissonna quand elle sentit ses mains sur ses joues, puis ce fut une explosion de bonheur quand il déposa ses lèvres sur les siennes. Elle se laissa totalement emportée parce ses émotions, se concentrant autant sur le baiser que sur ce qu’elle ressentait. Elle frémit de bonheur et de plaisir quand Yvain se fit plus fougueux, et elle répondit au baiser avec la même fougue, lui témoignant également tout son amour. Elle glisse ses bras autour de son cou, le serrant contre elle, comme si elle craignait qu’il ne disparaisse soudainement. Son cœur battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine à tout moment, mais elle n’en avait cure, parce qu’elle partageait un baiser passionné avec l’homme qu’elle aimait, et rien ne pourrait gâcher cela.

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Il voudrait que ce moment ne cesse jamais, il voudrait qu'ils demeurent là pour toujours, leurs lèvres jointes, leurs coeurs battant à l'unisson. Toute sa passion, tout son amour, tous les regrets qu'il avait également de n'avoir pas cédé plus tôt à cette envie, de l'avoir abandonnée si longtemps, s'exprimaient en un baiser. Il le sentait, c'était en lui. Il y avait un lien indicible, invincible, invisible entre eux, et que rien ni personne ne serait capable de dénouer. Ce semblait particulièrement évident.

Leurs lèvres étaient faites l'une pour l'autre, destinées à s'unir, et leurs âmes de même. Il était injuste de se sentir à ce point destiné à quelqu'un, d'être convaincu d'avoir trouvé sa destinée, et que cette destinée soit à ce point contrariée par les circonstances. Il laissa ce moment durer, tant qu'il en avait le souffle, tant qu'il en avait le coeur. Son corps pressé contre le sien, presque fiévreux, comme si en l'embrassant de la sorte, il serait capable de la retenir, de capturer un petit quelque chose d'elle, qu'il pourrait emmener avec lui où qu'il aille. Son coeur serait moins vide.

Il se sépara de ses lèvres un instant, le temps de reprendre son souffle, le temps de plonger son regard dans le sien. Elle était belle. Elle était incroyablement belle. A la voir ainsi, à la sentir contre lui, il se maudissait tant de l'avoir abandonnée si longtemps, de lui avoir causé tant de tourments et de malheur. Il l'adorait tant, pourtant. Tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il désirait, c'était de la voir sourire, de la voir l'aimer comme elle semblait prête à le faire, si inconditionnellement. D'une façon ou d'une autre, il fallait qu'ils y parviennent. D'une manière ou d'une autre, il fallait qu'elle devienne sa femme, car il serait bien incapable de vivre sans elle, loin d'elle. Cette situation semblait insoluble, mais n'avait-il pas affronté des démons bien plus angoissants, déjà, par le passé ? Oui... Rien n'était insurmontable. Rion ne devait l'être, surtout.

"Je vous aime tellement", lui déclara-t-il en caressant sa joue avec une immense douceur, le coeur battant à tout rompre. "Je ne veux plus jamais être séparé de vous, pas même un instant."

Mais il ne suffisait pas de le vouloir pour être exaucé.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine comprenait à cet instant à quel point elle se sentait vide, incomplète quand Yvain n’était pas là, près d’elle. Elle ne se sentait aussi bien nulle part ailleurs que dans ses bras. Elle avait réellement souffert de l’absence d’Yvain, en plus du fait qu’elle s’était sentie oubliée, seule, mal aimée… elle avait douté des sentiments du jeune homme à son égard, alors qu’elle avait toujours été sûre des siens. Et de leur force. Elle savait que c’était quelque chose que son père ne comprenait pas. Mais elle était éperdument amoureuse d’Yvain, et cela ne changerait pas.

Actuellement, elle se sentait incapable de le laisser repartir, pourtant, elle savait qu’elle avait être obligée de le laisser partir. Il allait devoir retourner à Camelot, ou à Gorre, et elle devrait restée ici. Mais elle n’avait pas envie de le voir partir au loin, loin d’elle. Elle voulait le garder le plus longtemps possible. Au moins, elle avait la chance qu’il soit là alors que son père s’était absenté, ils n’étaient pas dérangés, ni n’avaient peur d’être surpris. Ils ne faisaient rien de mal, mais elle savait que son père n’aimait pas Yvain. Il le détestait, et il ne cautionnerait pas qu’ils se voient seuls. Ni même qu’ils se voient tout court.

Il sépara ses lèvres des siennes, elle avait le souffle court, mais elle était avide de ses baisers. Elle ne consentait pas à s’écarter de lui, ce serait une bien trop grande peine. Elle soutint son regard, prolongeant cet échange qu’elle ne voulait pas voir finir. Elle ne savait pas pour combien de temps Yvain était là, mais quel que soit l’échéance, ce moment serait bien trop court. Elle espérait qu’il ne l’oublierait plus. Qu’elle ne passerait pas des mois sans avoir la moindre nouvelle de lui. Elle ne le supporterait pas. Elle lui avait pardonné (et bien facilement) mais cela ne serait peut-être pas le cas la fois prochaine. Même si en réalité, elle était bien incapable de lui en vouloir, elle l’aimait trop pour ça.

"Je vous aime tellement. Je ne veux plus jamais être séparé de vous, pas même un instant."

Elle frissonna autant à ses mots qu’à ses gestes. Elle appuya légèrement sa joue contre sa main, glissant sa main sur la sienne pour maintenir le contact, voulant profiter le plus possible de sa présence, de son touché… Elle aimait l’entendre dire qu’il l’aimait, cela ne faisait que faire battre son cœur plus fort, plus vite, alors qu’il était déjà dans une course effrénée. Elle ne voulait pas non plus être séparée de lui, c’était bien trop douloureux. Doucement elle relâcha sa main et retira un anneau qu’elle portait au doigt. Elle le déposa délicatement dans sa paume.

« Gardez-le en gage de mon amour, jusqu’à nos noces. Je ne veux pas non plus être loin de vous à nouveau, je veux être liée à vous à jamais. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

Yvain sentit un léger frisson lui parcourir l’échine au moment où Laudine détacha sa main de la sienne. II se sentait lié à elle, d’une manière qu’il ne saurait expliquer autrement qu’en évoquant la destinée. Une destinée contrariée par un passé obscur, par ses démons, par ses incertitudes, par ses craintes…

Mais une destinée qui leur criait qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, et quand il n’avait plus sa main dans la sienne, c’était comme si on la séparait d’une partie de lui-même, et c’était insupportable. Yvain avait besoin d’elle, elle était son oxygène. Et plus jamais il ne s’en priverait, plus jamais il ne vivrait à moitié, juste à moitié, parce que sa moitié lui manquerait, justement.

« Gardez-le en gage de mon amour, jusqu’à nos noces.»

Il serra l’anneau qu’elle lui offrit dans sa paume, un gage d’amour qu’il comptait chérir autant que possible, une preuve de son engagement envers lui, et qu’il considérerait précieusement, plus précieusement qu’il ne l’avait fait jusqu’alors.

Il avait bien conscience qu’il avait malmené le cœur de Laudine en même temps que le sien. Pas par manque d’amour, ça non, il aimait vraiment Laudine plus que tout au monde, mais… par manque de confiance. Avec le sentiment d’avoir tout gâché. Il avait une nouvelle chance avec elle, et il ne comptait pas tout rater, cette fois.

« Je ne veux pas non plus être loin de vous à nouveau, je veux être liée à vous à jamais. »

Yvain ne réfléchit pas une seule seconde, sa réponse lui vint presque naturellement, elle était… inconsidérée sans doute, mais elle lui venait du cœur. Pour une fois dans sa vie, il devait faire fi des indécisions, et aller jusqu’au bout. Il devait assumer ses décisions, assumer ses désirs, c’est comme ça.

« Epousez-moi. Venez avec moi, à Camelot, et marions-nous. »

Tout de suite, maintenant. Bien sûr, il faudrait qu’il en parle au père de Laudine, qu’il essaye de le convaincre. Mais… il comptait l’épouser quelle que soit la réponse d’Edwin de Landuc. Il n’était pas temps de tergiverser. Une fois mariés, son beau-père serait bien contraint de l’accepter, n’est-ce pas ? Rien n’était moins sûr, mais il avait besoin de s’en convaincre.

Maintenant, il savait qu’il ne suffirait pas de dire les choses pour que Laudine soit d’accord et réponde par la positive, mais il tentait le tout pour le tout. Ils n’obtiendraient rien s’ils ne tranchaient pas dans le vif.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine aurait souhaité que les choses puissent être plus simples. Elle aurait aimé que ce ne soit pas Yvain qui prit la vie de son époux. Elle aurait voulu que son père ne déteste pas Yvain. Mais il ne suffisait pas de vouloir. Elle le savait, puisqu’à cette heure, elle n’avait pas du tout ce qu’elle voulait. Pourtant, elle se confortait avec l’amour d’Yvain. C’était plus qu’important, et elle savait qu’il l’aimait. Elle aussi l’aimait, plus que tout. Mais son père était contre leur union, et elle ne savait pas comment le faire plier. Elle ne savait même pas si c’était possible.

Elle avait l’horrible impression que la situation resterait inchangée. Que son père ne voudrait jamais la donner à Yvain. Ce serait encore pire s’il lui trouvait un fiancé. Elle ne voulait pas que ce soit le cas, elle ne voulait aucun autre homme qu’Yvain, mais son père lui avait toujours fait comprendre qu’elle n’avait pas son mot à dire sur le choix de son époux. Il ne lui demandait pas ce qu’elle en pensait, parce que c’était ainsi que les choses fonctionnaient.

Mais pour une fois, une unique fois, elle aimerait qu’il se fie à son jugement. Lui qui disait l’aimer plus que sa propre vie, pourquoi s’obstinait-il à lui refuser ce que son cœur désirait le plus. Elle n’en avait aucune idée, mais tant que tout cela n’aura pas été tiré au clair, jamais les choses ne pourraient avancer. Le problème, c’est que Laudine se sentait totalement impuissante, entre ces deux hommes qui se querellaient.

« Epousez-moi. Venez avec moi, à Camelot, et marions-nous. »

Laudine était surprise par la déclaration du chevalier. Elle ne s’attendait pas à une telle demande. Pourtant, c’était des mots qu’elle avait toujours espérer l’entendre prononcer. Longtemps elle l’avait attendu sans avoir de nouvelles, sans savoir s’ils étaient fiancés. Et l’entendre dire les choses si clairement faisait battre son cœur d’autant plus fort. Elle voulait se marier à Yvain, elle ne voulait que cela, mais elle serait bien incapable de le faire, tant que son père s’y opposerait. Partir avec Yvain ce serait trahir son père, et elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle savait que cela lui briserait le cœur, et elle ne voulait pas faire de mal à son père, elle en était incapable.

« J’aimerais pouvoir vous dire oui, mais je ne le peux. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« J’aimerais pouvoir vous dire oui, mais je ne le peux. »

Les mots de Laudine n'étaient pas agréables à entendre, mais ils n'étaient pas, en revanche, surprenant. Yvain se doutait bien que telle serait la réponse de la jeune femme. S'il avait suffi qu'il demande la jeune femme en mariage et lui propose de fuir avec lui pour qu'elle accepte, alors il n'y aurait nul dilemme, et ils auraient décidément perdu leur temps. C'était ainsi, ils avaient besoin de l'approbation d'Edwin de Landuc... qui semblait bien impossible à obtenir.

Yvain afficha un fin sourire, empreint d'une certaine tristesse, qu'il n'arrivait pas totalement à contenir. Il regrettait que cette situation soit si compliqué. Pas seulement parce qu'elle était éprouvante pour lui, mais parce que Laudine elle-même en souffrait. Elle aurait été sans doute plus heureuse sans le connaître, sans jamais croiser sa route... Il faisait son malheur en ne voulant pourtant que son bonheur. Et par conséquent, c'était à lui, à présent, de résoudre cette situation.

Comment ? Il n'en savait rien. Ce semblait impossible. Mais il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les rendre heureux tous les deux. Son bonheur lui donnait envie de soulever et déplacer des montagnes. Elle y arriverait, il le fallait.

"Je sais...", répondit-il doucement.

Il avait essayé, bien sûr, mais il ne s'était pas vraiment fait d'illusion. Il savait pertinemment que les choses ne se passeraient pas autrement. C'était à lui de se battre pour obtenir enfin ce qu'il désirait tant. Il y avait une différence à présent. Il ne céderait pas à ses insécurités. Il saurait se convaincre qu'il était capable non seulement d'être un chevalier digne de ce nom, mais aussi d'être l'époux que Laudine méritait. Et s'il savait le convaincre, pourquoi ne finirait-il pas par convaincre son père.

"Je vais convaincre votre père, je trouverai un moyen." Il caressa doucement sa joue du bout des doigts. "Promettez-moi seulement... de m'attendre. Et que nous pourrons nous revoir, dans le dos de votre père s'il le faut."

Qui sait combien de temps il lui faudrait ? Il n'en savait rien lui-même, et il ne pourrait plus passer tant de temps sans la voir, sans lui parler, sans la toucher, sans l'embrasser. C'était inconcevable.

**Laudine de Landuc** Feat : Isolda Dychauk Messages : 62

Seules errances d’amour sont dignes d’un pardon

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Laudine aurait aimé que les choses soient plus simples. Elle aurait aimé pouvoir épouser Yvain sans qu’il n’y ait de conflit suite à cela. Mais elle ne pouvait rien au fait que son père détestait le jeune homme, et serait probablement fermé à toute hypothèse d’union entre elle et Yvain. Pourtant, c’est ce que Laudine voulait, elle voulait épouser le chevalier et vivre avec lui. Mais cela semblait être une épreuve insurmontable. Elle ne voulait pas sacrifier sa relation avec son père pour son mariage, mais elle ne voulait pas non plus sacrifier son mariage pour sa relation avec son père. Elle voulait avoir les deux, mais de toute évidence, on lui refusait cela.

Ce n’était pas de gaieté de cœur qu’elle refusait la proposition de l’homme qu’elle aimait. Elle avait envie de dire oui, au fond d’elle. Parce qu’elle rêvait d’épouser Yvain, c’était ce qu’elle voulait plus que tout. Mais elle savait que cela blesserait son père, et elle ne voulait pas lui faire le moindre mal. Sûrement était-il déjà en colère du fait qu’elle soit amoureuse du chevalier, elle ne voulait pas baisser davantage dans son estime, mais elle ne comptait pas renoncer à Yvain pour autant. Elle ne pourrait jamais s’y résoudre.

"Je sais..."

Elle voyait bien que son refus lui faisait de la peine, et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle aimait Yvain plus que tout, alors il était évident que le voir malheureux la rendait malheureuse. Mais elle ne pouvait pas faire autrement. Il est vrai qu’il y a encore quelques heures, elle nourrissait une profonde rancune à son sujet, à cause de son silence, mais tout cela était désormais oublié, elle n’y pensait plus du tout.

"Je vais convaincre votre père, je trouverai un moyen. Promettez-moi seulement... de m'attendre. Et que nous pourrons nous revoir, dans le dos de votre père s'il le faut."

Sa détermination lui faisait chaud au cœur. Elle n’avait aucune envie d’épouser un autre homme, malheureusement, elle n’était pas décisionnaire. C’était son père qui décidait de qui elle épousait, et ce n’était pas son refus à elle qui le ferait changer d’avis. Elle devra obéir. Mais pour le moment, aucun nom de potentiel fiancé ne s’était fait entendre, et elle n’avait aucune envie que cela change. Elle profita du contact de ses doigts contre sa joue, et lui fit un sourire rassurant.

« Je vous le promets. Je vous attendrai, éternellement s’il le faut. Mais, restez ici pour la nuit, je vous en prie. Il commence à faire tard… je ne veux pas vous savoir sur les routes sous un ciel noir. Et ainsi, je pourrai profiter un peu plus de votre présence. »

black pumpkin

**Yvain de Gorre** Feat : Ben Barnes Messages : 241

« Je vous le promets. Je vous attendrai, éternellement s’il le faut. »

C'étaient bien là les mots les plus doux qu'elle pouvait lui adresser, et Yvain ne demandait qu'à la croire, de toutes ses forces. Malheureusement, il était des promesses qui se révélaient plus difficiles à tenir qu'on ne le voudrait, et il en savait lui-même quelques chose.

Quand il avait promis de lui revenir et de l'épouser, d'être à la hauteur des attentes de son père, tout était dit et affirmé avec la plus totale certitude : aucun doute dans son esprit, comme il ne faisait aucun doute pour lui que Laudine était la femme de sa vie, et qu'il n'en aimerait jamais aucun autre aussi profondément. Mais il y avait tant d'éléments extérieurs pour venir contrecarrer les désirs les plus purs !

Parce qu'il n'avait pas envie de remettre en question la parole de celle qu'il aimait, il décidait de la croire sur parole et d'accepter son discours pour un acquis, qui lui donnerait la force et le courage d'aller jusqu'au bout, sachant que quoi qu'il advienne, Laudine l'attendait et l'attendrait toujours. Comment ne pas vouloir soulever toutes les montagnes du monde pour elle, après ça ? Jamais il n'avait vraiment eu d'autre désir, mais ce dernier s'en voyait d'autant plus renforcé.

« Mais, restez ici pour la nuit, je vous en prie. Il commence à faire tard… je ne veux pas vous savoir sur les routes sous un ciel noir. Et ainsi, je pourrai profiter un peu plus de votre présence. »

La prudence devrait exhorter le chevalier au refus, mais son coeur lui dictait tout autre chose. Il avait conscience de pouvoir les mettre, l'un et l'autre, dans une position plus qu'inconfortable s'il devait ne pas partir maintenant et rester avec elle. Si qui que ce soit devait découvrir qu'ils avaient passé la nuit ensemble, le scandale pourrait être autant dommageable pour elle que pour lui.

Il en avait conscience, mais la conscience s'émoussait bien facilement, au profit du seul plaisir de l'entendre lui affirmer qu'elle ne voulait pas se séparer de lui tout de suite. Et lui non plus, définitivement pas. Il ne demandait qu'à profiter autant que possible de sa présence. Qui sait quand ils se reverraient ensuite ? Et dans quelles conditions, surtout ?

"Je suis incapable de résister à une telle invitation", répondit Yvain en serrant Laudine contre lui avant de poser à nouveau ses lèvres contre les siennes. "Mais je ne veux surtout pas vous causer le moindre problème."

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